RMC
International

Le vétéran Léon Gautier célèbre l'anniversaire du débarquement en Normandie avec Emmanuel Macron

placeholder video
Léon Gautier est le dernier survivant du commando Kieffer. Il avait participé le 6 juin 1944 au débarquement à Colleville en Normandie. Ce mardi, il va participer, avec le président de la République Emmanuel Macron, à la commémoration du 79e anniversaire de cet événement.

Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer qui a débarqué en Normandie le 6 juin 1944, va célébrer les 79 ans de cet événement aux côtés d’Emmanuel Macron en remettant leur béret vert aux élèves de l’école des fusiliers marins. Le béret vert, c’est le symbole des commandos.

Né à Rennes, il avait 17 ans, et était apprenti carrossier et jeune champion de boxe lorsque la guerre a éclaté. Il s’est aussitôt engagé dans la marine, puis a rejoint de Gaulle à Londres. Il est alors affecté sur un navire qui participe à la bataille de l'Atlantique. Il voit un navire sombrer sous ses yeux et tous ses matelots se noyer. Son pire souvenir. Il est ensuite envoyé combattre au Liban et en Syrie, puis il est recruté par Philippe Kieffer, l’officier français chargé de former un commando, sur le modèle des commandos de marine, les troupes d’élites anglaises.

Le 6 juin, le commando Kieffer débarque sur la plage de Colleville. Léon Gautier est le deuxième à mettre les pieds sur le sol français. Ils sont 177, leur mission est de prendre le contrôle du casino d'Ouistreham, transformé en bunker par les Allemands. Et l’objectif est atteint dès le 6 juin au soir. Le commando Kieffer va rester 70 jours en première ligne sans relève.

Il habite là où il a débarqué, il y a 79 ans

Leur chef Philippe Kieffer les avait prévenus à la veille du débarquement: “Pas plus d’une dizaine d’entre nous ne sortiront indemnes”. Et de fait, sur les 177 membres du commando, 10 sont morts le premier jour, 34 autres les jours suivants. 109 ont été blessés, et 24 seulement ont eu la chance de s’en sortir sans rien. Dont Léon Gautier, qui est aujourd’hui le dernier survivant.

Il a profité d’une permission en septembre 1944 pour épouser sa fiancée anglaise. Puis il est venu s’installer en France après la guerre, mais il a souffert d’un manque total de reconnaissance. En 1945, son histoire n'intéressait personne. "On nous a laissés tomber comme de vieilles chaussettes”, dit-il.

Il est alors reparti vivre en Angleterre. Il a fait carrière comme expert automobile. Et puis il est revenu en France, et s’est installé à Colleville, exactement là où il a débarqué. Il a eu deux enfants, des petits-enfants, des arrières-petits-enfants dont un qui est né un 6 juin. Et ces dernières années, il consacre toute son énergie à raconter son extraordinaire histoire.

Nicolas Poincaré