RMC

Liban: "L’espoir d’arrêter les responsables, les juger ou les envoyer dans les poubelles de l’Histoire"

Ce samedi, des milliers de manifestants se sont rejoints dans Beyrouth pour laisser éclater leur colère. Dans une ville à feu et à sang, ils demandent la démission du gouvernement libanais.

Pour des milliers de manifestants rassemblés ce samedi dans les rues de Beyrouth, il n’y a aucun doute : Le gouvernement est responsable de la double déflagration qui a secoué la ville, fait plus de 150 morts et 6000 blessés.

Dans la violence, ils ont pris le ministère des Affaires étrangères afin de le transformer en "quartier général de la Révolution". Le QG de l'Association des Banques a lui aussi été pris d'assaut avant qu'un incendie ne soit déclenché dans le bâtiment.

"Je veux dire au premier ministre Hassan Diab que sa corde est prête"

La colère est forte et s’entend partout à travers le pays. Les dizaines de drapeaux du Liban, agités, étaient accompagnés de potences visant les responsables politiques.

"J’ai 28 ans et quel est mon avenir ? Je n’en ai pas, crie ce libanais, excédé. Je veux dire au premier ministre Hassan Diab que sa corde est prête. On s’est assurés qu’elle soit prête !"

"Les envoyer en exil ou dans les poubelles de l’Histoire"

Une colère qui s’exprime par les mots mais aussi par de nombreux heurts avec les forces de l'ordre. Après des jets de pierres, un policier est même mort selon les autorités. Si l’armée est venue en renfort pour déloger des manifestants ayant fait le siège de plusieurs bâtiments étatiques, les manifestants n’ont pas encore renoncé pour autant.

"Nous le faisons dans l’espoir d’arrêter les responsables et de les envoyer en exil, les juger ou les envoyer dans les poubelles de l’Histoire", lance cette manifestante.

"On veut un gouvernement par intérim pour gérer ces élections"

Le Premier ministre Hassan Diab a annoncé hier soir qu'il allait proposer des élections parlementaires anticipées. Mais cela ne risque de pas suffire aux habitants, presque sourd face à ce gouvernement.

"Des élections parlementaires, sous le contrôle de ce gouvernement, ça ne marche pas, prévient Antoine El Khoury, membre du groupe Ana Khat Ahmar ("Je suis la ligne rouge"), et l'un des organisateurs de la manifestation. On veut un gouvernement par intérim pour gérer ces élections".

Cette proposition d'élections doit être, de toute façon, soumise au Conseil des ministres ce lundi.

Martin Bourdin (avec Maxime Trouleau)