RMC
International

Nouveaux bombardements sur la bande de Gaza: "J'ai alors compris qu'une seule de mes filles était vivante" témoigne un père de famille

placeholder video
L'armée israélienne a de nouveau bombardé la bande de Gaza, tuant au moins 42 personnes, dont de nombreux enfants. Dans le même temps, une attaque à la voiture bélier a fait plusieurs blessés parmi les forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-Est.

C'est un témoignage particulièrement vibrant de la réalité de la guerre: celui d'un père de famille qui a vu sa famille mourir sous ses yeux.

L'armée israélienne a mené aux premières heures une intense série de frappes sur Gaza, après une semaine noire ayant fait quelque 200 morts dans les violences entre l'Etat hébreu et le Hamas islamiste, restés sourds aux appels internationaux à la désescalade. Dans la nuit de dimanche à lundi, l'aviation israélienne a pilonné à des dizaines de reprises la bande de Gaza, où des groupes armés ont tiré des roquettes vers Israël.

Les frappes ont provoqué des coupures d'électricité. Des centaines de bâtiments ont été endommagés. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir ciblé neuf maisons appartenant à des hauts commandants du Hamas et qui servaient pour certaines à "stocker des armes".

>> A LIRE AUSSI - Guerre au Proche-Orient: "Je ne vais pas m'excuser de ne pas avoir de morts côté israélien" se défend l'ambassadeur d'Israël en France

Plus tôt, dans la journée, les frappes israéliennes ont tué 42 Palestiniens, dont de nombreux enfants dans la journée la plus sanglante de cette semaine d'escalade de violence, tandis que la réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU n'a abouti à aucune avancée. Les raids sont d'une intensité "jamais vue", assure la Croix Rouge Internationale. 

Parmi les habitants touchés: Riyad. Ce père de famille est un survivant, il a vu sa maison soufflée par un bombardement israélien. Et sa famille mourir sous ses yeux.

"Juste avant l'explosion, on était assis dans le salon, on a couché les enfants, 3 filles et 2 garçons. Avec ma femme on les avait mis dans une chambre en sécurité, loin des explosions en cas de frappe aérienne près de la route", raconte-t-il depuis son lit d'hôpital.

Une première explosion secoue la maison, les parents courent vers la chambre. Mais il est déjà trop tard:

"Une deuxième frappe a touché la chambre, les plafonds étaient détruits, j'étais sous les décombres. J'ai vu ma femme se jeter par terre, et du ciment tomber sur sa tête. On ne pensait pas que les plafonds et les murs pouvaient tomber".

Une attaque à la voiture bélier à Jérusalem-Est

Hier, Riyad a vu arriver à l'hôpital l'une de ses filles, Suzy, seule survivante avec lui:

"J'étais rempli de colère, puis j'ai compris que l'une de mes filles était vivante. Le sourire de ses sœurs décédées pourra vivre à travers elle"

Il s'agit du plus lourd bilan quotidien depuis le début des violences: au total, depuis le 10 mai, 197 Palestiniens ont été tués, dont au moins 58 enfants, et plus de 1.200 blessés.

Côté israélien, 10 personnes ont été tuées dont un enfant, et 282 blessées après des tirs de groupes armés palestiniens depuis Gaza, dont le Hamas au pouvoir. Ceux-ci ont tiré plus de 3.100 roquettes vers Israël depuis le début des hostilités, le rythme le plus élevé de projectiles jamais tirés sur le sol israélien, a indiqué dimanche l'armée israélienne, soulignant qu'une grande partie avait été interceptée par son système anti-missile.

L'intensité de ce conflit, c'est quelque chose que nous n'avons jamais vu auparavant", s'est alarmé Robert Mardini, directeur général de la Croix-Rouge.

Relativement épargnée ces derniers jours, Jérusalem a été le théâtre dimanche d'une attaque à la voiture-bélier contre une patrouille israélienne dans l'ultra-sensible quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël. L'attaque a fait plusieurs blessés selon la police israélienne qui dit avoir "neutralisé" l'assaillant sans plus de précisions.

>> A LIRE AUSSI - Guerre au Proche-Orient: "Je ne vais pas m'excuser de ne pas avoir de morts côté israélien" se défend l'ambassadeur d'Israël en France

Martin Cadoret (avec Guillaume Dussourt)