Olivier Dubois, ex-otage au Mali, de retour en France: ce que l’on sait sur sa libération

L’otage français Olivier Dubois est libre, presque deux ans après son enlèvement au Mali. Après 711 jours de détention, il sera accueilli à Villacoublay ce mardi midi par Emmanuel Macron et devrait rapidement retrouver sa compagne et ses deux enfants.
Olivier Dubois était détenu depuis avril 2021. Journaliste indépendant, il travaillait pour Libération, Le Point et Jeune Afrique. Il est devenu journaliste sur le tard après une vie faite de beaucoup de voyages. D’origine antillaise, il a grandi entre la région parisienne et le Vaucluse, et il s'était finalement installé au Mali, cinq ans avant son enlèvement. Il couvrait les soubresauts de l’actualité de ce pays, en partie au main des djihadistes. En avril 2021, il avait rendez-vous à Gao avec un islamiste lorsqu’il a disparu. On l’a ensuite vu dans une vidéo où il expliquait être en otage au main d’un groupe lié à Al-Qaïda. Et depuis, presque plus rien. Il n’y a eu que deux preuves de vie en deux ans, une vidéo rendue publique et une autre restée secrète…
Il a été libéré en même temps qu’un otage américain, Jeffery Woodke. Un humanitaire américain de 64 ans qui vivait au Niger depuis plus de 30 ans, qui creusait des puits pour les éleveurs. Un chrétien qui parle le peul, la langue touareg et l’arabe. Il avait été enlevé en octobre 2016, donc il sera resté six ans et demi aux mains de ses ravisseurs. En 2017, trois militaires américains avaient été tués dans une embuscade près de la frontière du Mali et du Niger. On pense qu’ils étaient à la recherche de cet otage.
Que sait-on des négociations qui ont abouti à leur libération? Pas grand-chose à ce stade. Mais le fait qu’ils soient libérés ensemble indique qu’ils ont fait l’objet de la même négociation. Le fait qu’ils soient libéré à Niamey, capitale du Niger, alors qu’ils étaient détenus au Mali, indique que les autorités du Niger ont joué un rôle important. Ce qui a souvent été le cas par le passé. Le président nigérien s’est directement impliqué dans la négociation, d'après les informations du Monde. D'ailleurs, les premiers mots des deux otages ont été pour remercier les Nigériens.
Mais la France, forcément, a aussi été mêlée aux négociations. A l’aéroport de Niamey, Jeffery Wooke, l’otage américain, s’est tourné vers une caméra pour dire en français: “Vive la France”.
Quasiment toujours une rançon
Les otages occidentaux sont quasiment toujours libérés en échange du paiement d’une rançon. Et généralement, on ne l’apprend que bien après. Et systématiquement, la France dément avoir payé. Pour la dernière Française libérée, Sophie Petronin, la somme de 10 millions d’euros a été avancée, pour elle et trois autres otages. Plus surtout la libération de 200 djihadistes, qui étaient sortis de prison au Mali.
Pour les sept salariés d'Areva enlevés au Niger en 2010, un des négociateurs, ancien de la DGSE, a fini par donner les chiffres. Trois premiers otages avaient été libérés contre 12 millions d’euros, payés par leurs employeurs, Areva et Vinci. Puis les quatre derniers, trois ans plus tard, avaient été échangés contre une rançon de 30 millions d’euros. Ce qui fait un total de 42 millions. Une des plus grosses rançons jamais versée. En 2014, Barack Obama avait accusé la France de tenir un double discours, d’affirmer ne jamais payer mais en fait de payer beaucoup… Hervé Ghesquière, le journaliste de France 3 retenu 18 mois en Afghanistan, avait dit à sa libération: ‘Je ne connais pas le montant, mais je sais que je n’ai pas été échangé contre des chocolats’.