Otages: pourquoi le rôle du Qatar est décisif dans les négociations entre Israël et le Hamas

Les négociations pour la libération des otages de Gaza sont sur le point d’aboutir. Le gouvernement Israëlien a validé ce mercredi un accord avec le Hamas. Un accord qui prévoit la libération par le Hamas de 50 otages israéliens à raison de dix par jour. Israël en échange devra libérer 150 prisonniers palestiniens, essentiellement des femmes et des mineurs. Une trêve de quatre jours, qui pourrait commencer dès ce jeudi, doit permettre ces échanges. Une trêve qui pourra être prolongée pour obtenir d’autres libérations.
Les négociations ont eu lieu au Qatar, qui a joué un rôle majeur. Le Qatar, c'est le pays qui parle à tout le monde. C’est à que se trouve le siège bureau politique du Hamas depuis plus de dix ans. Le chef du mouvement terroriste, Ismail Haniyeh, vit un exil doré à Doha depuis quatre ans.
L'ami de tous
Mais le Qatar accueille aussi la plus grande base militaire américaine de la région avec quelque 10.000 soldats stationnés en permanence. Le Qatar maintient également des liens avec Israël, principalement avec le Mossad, le service de renseignement israélien. L'émirat a aussi de très bons rapports avec les Européens en général et avec la France en particulier. Bref, le Qatar, c’est le pays qui s’entend bien avec tout le monde.
Alors, comment expliquer que personne ne lui en veuille d'accueillir la direction du Hamas? Parce que cela arrange tout le monde. C'est d'ailleurs les Etats-Unis qui avaient conseillé au Qatar d’offrir l’asile aux chefs du Hamas. Washington préférait les savoir là, chez leurs alliés qataris, plutôt qu’en Iran ou en Syrie.
Cela permet également de garder le contact et de pouvoir négocier avec le Hamas. C’est exactement ce qui vient de se passer. Et comme les Israéliens ne peuvent imaginer de se retrouver autour d’une table avec les chefs du Hamas, ce sont des médiateurs qataris, qui représentent le mouvement palestinien, qui ont permis aux négociations d’aboutir.
C'est certainement pour cela que les services secrets israéliens n'ont jamais cherché à éliminer physiquement les chefs du Hamas à Doha. S’ils avaient voulu tuer Ismail Haniyeh, ils auraient eu les moyens, comme ils ont pu le faire par le passé. Ils ne l’ont pas fait, en tout cas pas encore.
Le Hamas largement financé par le Qatar
On pourrait reprocher au Qatar ce financement d’un mouvement terroriste, mais encore une fois, cela arrange tout le monde. L’argent qatari permettait à Gaza de ne pas sombrer totalement dans la catastrophe humanitaire e tous. L’argent transite par Israël avec l’accord des Etats-Unis. Le riche émirat verse 30 millions de dollars par mois, ce qui pour lui est une aumône, mais c’est ce qui permet de payer les fonctionnaires de Gaza, tous eqmbauchés par le Hamas. L’argent permet aussi d’acheter aux Israéliens le carburant nécessaire au fonctionnement de la centrale électrique de Gaza.
On pourrait reprocher au Qatar ce financement d’un mouvement terroriste, mais encore une fois, cela arrange tout le monde. L’argent qatari permettait à Gaza de ne pas sombrer totalement dans la catastrophe humanitaire.
Une expérience dans la libération d'otages
Le Qatar a aussi acquis une grande expérience dans la libération d’otages. La France, par exemple, est souvent passée par le Qatar pour payer les rançons d'otages enlevés en Afrique. Le Qatar avait aussi avancé l’argent pour libérer les infirmières bulgares détenues par Kadhafi en Libye.
Le Qatar est intervenu pour faire libérer des enfants ukrainiens enlevés par les Russes. C’est vraiment le pays vers lequel on se tourne lorsqu’on a besoin d’un médiateur, riche, discret et efficace.
Depuis le début de la crise actuelle, c’est aussi le Qatar qui a obtenu les quatre premières libérations d’otages détenus à Gaza. En attendant donc maintenant 50 autres libérations, qui sont espérées dans les prochains jours.