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Pétrolier arraisonné à Saint-Nazaire: ce que l'on sait de la mystérieuse "flotte fantôme" russe

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Des militaires français ont mené une opération sur un navire pétrolier russe positionné depuis samedi au large des côtes françaises à Saint-Nazaire. Un navire soupçonné d'être impliqué dans les incursions de drones et appartenant à une flotte fantôme russe.

Deux hommes ont été interpellés et placés en garde à vue après l’intervention de la marine nationale sur le “Boracay”, un navire de 244 mètres de long arraisonné samedi au large de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique. Selon le procureur de Brest, la justice a ouvert une enquête pour "défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon" et "refus d'obtempérer".

Ce navire est soupçonné d'avoir servi de plateforme de lancement pour des drones qui ont récemment survolé le Danemark. Ilappartient à la fameuse "flotte fantôme russe". Un ensemble de navires clandestins, qui servent les intérêts de Moscou.

Ce pétrolier, qui a changé plusieurs fois de noms et de nationalités ces dernières années, est également sur la liste des sanctions européennes visant la "flotte frantôme".

"Extrêmement compliqué d'arraisonner un navire en pleine mer"

Ces bateaux ont d'abord une utilité commerciale pour la Russie. Ils permettent de contourner les sanctions internationales contre Moscou en toute discrétion.

Le pétrole russe est ainsi transporté, en pleine mer, sur des navires qui changent de noms, brouillent leur localisation et qui bien souvent ne battent pas pavillon russe. Ils sont donc difficiles à appréhender assure Ulrich Bounat, spécialiste de la Russie.

“C’est extrêmement compliqué d'arraisonner un navire en pleine mer. Il y a un principe assez intangible qui est la liberté de circulation dans les eaux internationales, ce qui du coup complique l’intervention des forces de sécurité”, explique-t-il.
Le journal de 7h - 02/10
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9:02

Entre 600 et 1.000 navires pour cette flotte fantôme

Cela permet donc au Kremlin, d'après cet expert, d'utiliser ces bateaux à d'autres fins.

“Ce qui est en train de se produire depuis plusieurs mois, c’est que la Russie est en train de se servir de ces navires pour mener des opérations de déstabilisation. Que ce soit couper des câbles en mer baltique, envoyer des drones… C’est un moyen assez pratique pour la Russie de mener des actions de déstabilisation en n’engageant pas ses propres forces”, assure-t-il.

D'après le président français, Emmanuel Macron, cette flotte fantôme, qui représente entre 600 et 1000 navires, financeraient 40% de l'effort de guerre russe

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours