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Pourquoi les ripostes économiques contre la Russie sont très efficaces

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Malgré des ressources nombreuses comme le gaz ou le pétrole, la Russie ne fait pas partie des dix premières puissance mondiale. Elle reste très dépendante des autres pays, notamment dans le secteur énergétique.

Face à la Russie, les Occidentaux évoquent davantage des ripostes économiques que militaires. Les Américains pensent notamment à la coupure de l’accès à SWIFT, l’organisme qui gère les transactions financières internationales. C’est effectivement appuyer là où ça fait mal. La Russie est redevenue un géant géopolitique et militaire, mais elle reste un nain économique et financier. 11e puissance économique mondiale (8e en 2013), un PIB à peine supérieur à celui de l’Espagne, et 65e pays en termes de richesse par habitant.

La Russie n’est finalement riche que de ses matières premières, gaz, pétrole, minerais, qui représentent 40% des recettes de l’Etat, et 60% des exportations. Le pays n’a jamais su développer, depuis la chute de l’URSS, des services sophistiqués ou des industries modernes.

Malgré tout, nous sommes quand même très dépendants du gaz et du pétrole russe. La Russie est de loin le premier fournisseur de gaz de l’Union européenne. Elle couvre 40% de nos besoins, loin devant la Norvège et l’Algérie. Elle est aussi notre première fournisseuse de pétrole et de houille.

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Dépendant des technologies étrangères

Sauf que sans les entreprises occidentales, le secteur énergétique russe ne pourrait pas fonctionner. Les entreprises russes du secteur importent en effet plus de la moitié de leurs équipements, et même 90% du matériel dont elles ont besoin quand il s’agit de forer “off-shore” ou de pratiquer la fracturation hydraulique.

Et c’est aux Occidentaux aussi de décider du sort de Nord Stream 2, le gazoduc géant entre la Russie et l’Allemagne.

En fait, la vraie faiblesse russe, c’est la dépendance aux technologies étrangères. La Russie a laissé se déliter le tissu industriel hérité de l’époque communiste. La défense russe elle-même importe toujours près de 30% de son électronique de pointe. Si l’industrie nationale produit, par exemple, plus de 80% de ses besoins en termes de construction, de cimenteries et de grues, elle doit en revanche importer 100% de ses machines à laser et aux ultrasons.

Et qui est le premier fournisseur de la Russie en équipements sophistiqués? L’Union européenne. Et la Chine n’a pas les technologies pour nous remplacer.

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Emmanuel Lechypre