Rescapé d'une attaque chimique, ce réfugié syrien témoigne: "Ils étaient tous morts"
Il n'a rien oublié. Il y a trois ans, Moaia a dû fuir la Syrie et sa ville de la banlieue de Damas, victime d'une attaque chimique reconnue à l'époque. Il vit aujourd'hui en France. Les nouvelles attaques chimiques de samedi dans la Ghouta orientale, en Syrie, qui ont fait soixante victimes et blessé un millier de personnes, ont ravivé sa douleur.
Depuis, Moaia vit scotché à son téléphone, en lien avec ses amis encore en Syrie, qui lui envoient des dizaines de vidéos. Sur les images des militaires russes arpentent une rue Douma, des militaires russes alliés de Bachar al-Assad.
"C'est insupportable", lâche-t-il, dépité. Insupportable parce que Moaia a vécu une attaque chimique, celle d'août 2013 sur sa ville dans la banlieue de Damas. 1.400 personnes ont été tuées ce jour-là. "Le matin, on a eu 7 missiles, et puis c'était très difficile de respirer, raconte-t-il. Je suis allé chez une famille, ils étaient tous morts: la mère, son mari et ses enfants".
"Bachar al-Assad doit être jugé"
François Hollande envisage à l'époque une riposte. Mais faute de soutien des Etats-Unis, il renonce. Aujourd'hui, Paris et Washington semblent s'accorder pour des frappes aériennes ciblées sur des sites militaires du régime. Insuffisant, pour Moaia. "Ça ne sert à rien. Bachar al-Assad doit être jugé. Il faut que la communauté internationale arrête tous les crimes contre l'humanité".
Et le jeune réfugié l'assure: les Syriens pourront reconstruire leur pays si et seulement si Bachar al-Assad est écarté du pouvoir.