"Routes d'Europe": en Italie, la xénophobie particulièrement répandue dans la région de Trieste
Un semi-marathon a provoqué un tollé ce week-end: l'organisateur a interdit aux Africains d’y participer. Devant l’ampleur de la polémique, Fabio Carini, organisateur de la course s’est finalement ravisé, et tout le monde a pu prendre le départ.
En Italie, la xénophobie est particulièrement répandue dans la région de Trieste, située à une dizaine de kilomètres de la frontière slovène. Fabio Touyack est conseiller municipal et sympathisant de Forza Nuova, parti ouvertement néo-fasciste.
"Quand la nuit tombe, les gens ont peur de sortir dans la rue. C’est insupportable. Franchement, j’ai quatre enfants, la plus grande à 11 ans et bientôt elle va devoir sortir seule. Je ne veux pas que ces gens-là s’approchent de mes enfants. Il suffit de voir comment ils regardent nos filles. Je ne peux pas l’accepter".
Selon Nadia, l’arrivée au pouvoir l’an dernier d’un gouvernement populiste a légitimé les pensées xénophobes en Italie. Cette jeune femme vit à Trieste depuis 10 ans.
"Y’a vraiment de plus en plus de mouvements politiques qui ont un discours raciste et fasciste dans cette ville. En fait, on est en train de banaliser ces opinions. Résultat, on assiste à une chasse à l’homme, surtout à la frontière. Mais je ne comprends pas, cette ville ne peut pas être raciste. C’est une ville merveilleuse".
Une politique stricte de reconduite à la frontière orchestrée à Trieste par Massimiliano Fedriga, président de la Région Friuli. Un proche de Mateo Salvini.
"On a renforcé les contrôles en accord avec le ministère de l’intérieur, et ça marche vraiment très bien. Dans la plupart de cas, on les arrête à la frontière et on peut les repousser en Slovénie".