"Tout membre du Hamas est un homme mort": Israël jure de "détruire" le mouvement islamiste

Israël continue jeudi à pilonner sans relâche la bande de Gaza après avoir juré d'"écraser" et de "détruire" le mouvement islamiste palestinien Hamas, responsable de l'attaque la plus meurtrière de l'histoire contre l'Etat juif. Au sixième jour de la guerre entre les deux ennemis qui a déjà fait des milliers de morts, les frappes israéliennes nocturnes se sont poursuivies contre la bande de Gaza, d'où sont parties plusieurs salves de roquettes vers le sud d'Israël.
"Tout membre du Hamas est un homme mort", a lancé mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une première allocution solennelle avec son gouvernement d'urgence, formé le même jour avec Benny Gantz, un des principaux chefs de l'opposition.
"Le Hamas c'est Daech, et nous allons l'écraser et le détruire comme le monde a détruit Daech", a-t-il ajouté après avoir qualifié l'attaque de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah".
Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, pour tuer plus d'un millier de civils dans la rue, chez eux ou en pleine rave-party, semant la terreur sous un déluge de roquettes.
Lors de cette offensive d'une violence extrême qui a sidéré le pays, les combattants du Hamas ont enlevé plusieurs dizaines d'otages israéliens, étrangers et binationaux, que le mouvement menace d'exécuter. Parmi ces otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique, où des combattants palestiniens ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes d'après les autorités.
L'armée a fait état de 1.200 morts en Israël, pour la plupart des civils. Dans la bande de Gaza, au moins 1.200 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées dans les raids aériens destructeurs israéliens menés en représailles, selon les autorités locales. L'armée israélienne a par ailleurs affirmé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas qui s'étaient infiltrés samedi dans plusieurs localités proches de la bande de Gaza.
Quelles réactions internationales?
Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu jeudi en Israël pour une visite de solidarité. "Nous sommes déterminés à nous assurer qu'Israël obtienne tout ce dont il a besoin pour se défendre", a-t-il déclaré avant son départ. Le président américain Joe Biden a toutefois demandé mercredi à Israël de respecter "le droit de la guerre" dans sa riposte contre Gaza.
Le prince saoudien Mohammed ben Salmane et le président iranien Ebrahim Raïssi, dont le pays a applaudi l'offensive du Hamas, se sont pour leur part entretenus par téléphone. Le prince héritier saoudien a déclaré au président iranien que Ryad "communique avec toutes les parties internationales et régionales pour mettre fin à l'escalade en cours", selon l'agence de presse officielle saoudienne SPA. Il a également souligné "la position ferme du royaume en faveur de la cause palestinienne".
La guerre entre Israël et le Hamas risque d'exacerber le sentiment anti-israélien en Arabie saoudite, pressée depuis des mois par Washington de conclure un accord de normalisation historique avec l'Etat hébreu.
Le Brésil, qui préside actuellement le Conseil de sécurité de l'ONU, a convoqué pour vendredi une nouvelle réunion de cet organisme. Lors d'une précédente réunion d'urgence le 9 octobre, les membres du Conseil n'étaient pas parvenus à un consensus pour condamner unanimement l'attaque du Hamas.