Un avion militaire afghan s'écrase en Ouzbékistan
Un avion militaire afghan s'est écrasé dimanche soir en Ouzbékistan, une ex-république soviétique d'Asie centrale qui partage une frontière avec l'Afghanistan, a déclaré lundi à l'AFP un porte-parole du ministère de la Défense.
"L'avion militaire a traversé illégalement la frontière de l'Ouzbékistan. Une enquête est en cours" sur l'incident, a déclaré le porte-parole, Bakhrom Zoulfikarov, confirmant les informations de médias ouzbeks faisant état du crash la veille dans la province de Sourkhondario, frontalière de l'Afghanistan.
Il pourrait s'agir d'un vol qui quittait Kaboul après la prise de la ville par les talibans, dimanche, poussant ressortissants étrangers et de nombreux Afghans à tenter en catastrophe de quitter le pays. A l'aéroport Hamid Karzaï de Kaboul, où un pont aérien a été mis en place, l'envahissement des pistes par des Afghans affolés a provoqué l'annulation des vols commerciaux.
Des déserteurs?
Sur l'aéroport, une noria d'avions militaires, essentiellement américains évacuait personnels diplomatiques et leurs employés locaux.
Bekpoulat Okboïev, un médecin dans un hôpital de la province de Sourkhondario, a dit lundi à l'AFP que deux patients portant l'uniforme des forces armées afghanes y avaient été hospitalisés dimanche soir. L'un des patients s'est éjecté "avec un parachute", a-t-il raconté, précisant que tous les deux souffraient de fractures. Trois autres militaires afghans présumés ont été admis dans cet hôpital samedi, selon la même source.
Privées du crucial soutien américain, démoralisées, des unités afghanes ont tenté à plusieurs reprises de fuir vers les pays voisins d'Asie centrale, notamment l'Ouzbékistan, depuis que les talibans ont déclenché leur offensive, profitant du retrait des forces américaines et de l'Otan d'Afghanistan en mai.
Dimanche, 84 soldats afghans, qui se sont réfugiés en Ouzbékistan pour fuir l'offensive des talibans, ont été arrêtés par les forces ouzbèkes à la frontière.
Eviter l'espace aérien "jusqu'à nouvel ordre"
Parallèlement, l'espace aérien afghan est laissé aux militaires et tous les vols civils sont invités à l'éviter, a annoncé lundi l'Autorité afghane de l'aviation civile (ACAA). Dans la foulée, Lufthansa, premier groupe aérien européen, ainsi qu'Air France ont annoncé éviter "jusqu'à nouvel ordre", le survol de l'Afghanistan. British Airways et Virgin Atlantic ont également indiqué qu'elles n'empruntaient plus l'espace aérien afghan".
Dans une Notam ("notice to airmen" ou message aux navigants aériens), l'ACAA "conseille aux avions en transit de se dérouter". "Tout transit dans l'espace aérien de Kaboul sera non contrôlé", ajoute-t-elle.
Pour Air France, l'évitement de l'Afghanistan conduit à un déroutement des vols à destination notamment de Bangkok, Ho Chi Minh-Ville, Dehli ou encore Singapour. La France a de son côté prévu d'ici lundi soir une première rotation aérienne d'évacuation de Kaboul à l'aide de deux avions de transport C130 et A400M dépêchés dans la région.