Une association des Vosges mobilisée pour accueillir des civils ukrainiens

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Daniel Beddelem fait de courtes nuits. Tous les jours, il est en contact avec les autorités, l’ambassade d’Ukraine en France, mais surtout les civils ukrainiens qui tentent de fuir. Cela fait plus de 20 ans qu’avec son association Liouba Lorr’Ukraine, dans les Vosges, il organise des échanges culturels entre la France et la région de Tchernihiv. Une région particulièrement touchée par les attaques russes.
Les civils sont visés, leurs immeubles détruits par des frappes aériennes. La semaine dernière, au moins 45 personnes sont mortes en deux jours. Daniel Beddelem, le président de l'association, connaissait certaines des victimes.
“Ce sont des amis, ce sont des enfants qui sont venus chez moi. Ils publient les photos des jeunes qui sont morts au combat. Pour moi, c’est d’autant plus poignant. Et puis on s’attend toujours à voir la photo de quelqu’un qu’on connaît. Là, on voit des immeubles d’habitation éventrés, ils étaient habités puisque les 33 morts, ce sont des gens qui étaient restés chez eux. Ce sont des familles qui ont disparu, pulvérisés par les Russes et par la folie d’un homme. Il y a une différence entre annoncer un nombre de morts, des statistiques, et mettre un nom et un visage derrière les personnes concernées”, affirme-t-il.
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Des opérations d'évacuation à venir?
Les habitants de Tchernihiv sont pour l’instant pris au piège, totalement livrés à eux-mêmes. Aucune possibilité pour eux de sortir de la ville.
“La région est une des régions les plus touchées parce qu’elle a la malchance de se trouver sur la route entre la Biélorussie et Kiev. Sur cette route, l’armée ukrainienne a fait sauter tous les ponts et a miné toutes les routes pour stopper l'avancée des chars russes. Et donc tous nos amis qui sont dans cette région n’ont aucune possibilité de pouvoir sortir. Le jour où les provisions seront épuisées, c’est sûr, ils vont mourir de faim”, assure-t-il.
Et Daniel aimerait savoir ce que la France peut faire pour ces civils de Tchernihiv. L'Elysée et le Quai d'Orsay qu'on a contactés renvoient aux déclarations d'Emmanuel Macron qui affirme que Paris va mener avec d'autres pays européens des "opérations humanitaires” mais sans plus de précision sur les villes potentiellement concernées.
En attendant, Daniel attend dans les Vosges 46 Ukrainiens de la région de Tchernihiv ayant réussi à s'enfuir à temps. 14 sont déjà arrivés sur place et il cherche des solutions pour les loger.