Magnanville: "Il faut étendre, comme aux gendarmes, l'usage des armes à feu aux policiers"
Un couple de policiers a été assassiné ce lundi soir à son domicile de Magnanville, dans les Yvelines. Leur enfant de 3 ans est sain et sauf. L'assaillant s'est réclamé de Daesh pendant l'assaut du RAID. Il s'appelle Larossi Abballa, est citoyen français, et a 25 ans. Il a été condamné en 2013 pour participation à une filière jihadiste entre la France et le Pakistan, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Après ce drame et alors que l'enquête est toujours en cours, Patrice Ribeiro, secrétaire général du syndicat de police Synergie officiers, a réclamé du changement ce mardi sur RMC.
"Recentrer les policiers sur leur vrai travail"
"Il n'y a pas de recette miracle mais ce qui est certain c'est qu'aujourd'hui il y a trois types de mesures incontournables à prendre, estime-t-il dans les Grandes Gueules. Tout d'abord, il faut recentrer les policiers sur leur vrai travail. C’est-à-dire qu'il faut arrêter de se disperser sur les manifestations anti-loi Travail dont le dispositif de maintien de l'ordre n'est pas adapté. De même, la surveillance des fan zones et tout ça, on a autre chose à faire que cela".
"Je ne dis pas qu'il fallait annuler la manifestation de ce jour à Paris, je dis qu'il y a des mesures à prendre. Je dis que la justice a laissé dans la nature des gens qui étaient interdits de manifester. Je dis que l'on utilise les canons à eau contre les supporters violents alors qu'on n'ose pas les utiliser contre les groupuscules d'extrême gauche, ajoute-t-il, très remonté. Plutôt que d'engager des dizaines et des dizaines d'unités, des choses auraient pu être réglées autrement".
"Une réflexion à mener sur des mesures de rétention"
"Nous demandons également à ce que l'on puisse étendre, comme aux gendarmes, l'usage des armes à feu aux policiers, ce qui n'est toujours pas le cas, souligne encore Patrice Ribeiro. Que l'on puisse utiliser l'arme après des sommations et pas attendre que l'on vous plante des coups de couteau ou que l'on égorge un membre de votre famille". "Troisièmement, je pense que l'on ne peut pas aujourd'hui faire l'économie d'une réflexion sur le suivi, par des mesures de rétention administrative, de personnes radicalisées, y compris et surtout s'ils ont déjà fait de la prison", fait-il savoir.
"La loi française prend en compte la dangerosité de l'acte mais pas la dangerosité de l'individu. On voit bien que ce soit Coulibaly, les frères Kouachi ou encore Merah, que ce sont tous des gens qui avaient fait de la prison, certains pour des affaires liées à la filière jihadiste. Ces gens-là sont ensuite remis dans la nature et peuvent nuire. Or, on sait bien que ces gens ont des convictions et n'y renoncent pas du jour au lendemain, justifie Patrice Ribeiro. Il y a donc une réflexion à mener sur des mesures de rétention, qui pourraient être suivies par des périodes d'incarcération".