Mort de Tony, 3 ans: "J'ai fait ce que j'ai pu et ce que j'ai cru devoir faire" confie son voisin relaxé par la justice
Relaxé, le dernier mot de Jonathan: un très timide "merci". L'homme de 34 ans comparaissait mardi devant le tribunal correctionnel de Reims pour "non-dénonciation de mauvais traitements", suite à la mort en 2016 chez ses voisins du petit Tony, 3 ans, mort sous les coups de son beau-père.
Le 26 novembre 2016, le petit garçon avait succombé à "une rupture de la rate et du pancréas" liée à des coups dans l'abdomen. De "très nombreux hématomes" avaient aussi été relevés, accréditant la thèse de violences "habituelles".
Poursuivi pour "non-dénonciation de mauvais traitements infligés à une personne vulnérable" durant la période du "15 octobre au 26 novembre 2016", le trentenaire comparaissait libre à l'audience, mardi. Il a finalement été relaxé. Un soulagement pour celui que le procureur a accusé d'avoir eu un "silence coupable". Tout au long de l'audience, d'une voix très faible et peu audible ce voisin a répété qu'il ne "savait pas vraiment ce qui se passait" au-dessus de chez lui, simplement que le beau-père de Tony était "menaçant".
"J'ai fait quelques démarches, mais ce n'était pas les bonnes"
C'est le message qu'ont voulu faire passer tous les acteurs de ce procès, avocats, procureur, défense: tous sont d'accord: Jonathan "ne devrait pas être tout seul" sur le banc des prévenus. Voisins, directrice d'école, père, grand-mère, "tous ont vu au moins un hématome". Même si pour le procureur, "celui qui se tait n'est pas le complice du bourreau qui frappe" mais "l'indifférence coupable elle, est une faute".
Après le verdict, il s'est confié au micro de RMC:
"Je me rends compte qu'il y a une justice, quand même. Je suis soulagé. Pourquoi moi, spécialement? J'ai fait quelques démarches, mais ce n'était pas les bonnes. J'ai fait ce que j'ai pu, ce que j'ai cru devoir faire".
Mais pour l'une des avocates des parties civiles, en matière de maltraitances faites aux enfants, "nul n'est censé ignorer la loi, c'est-à-dire signaler". "Il faut encourager toujours plus à dénoncer, nous sommes tous le voisin d'un autre", résume une autre avocate.