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Mort du petit Tony à Reims: le voisin relaxé

Un homme de 34 ans, poursuivi pour "non-dénonciation de mauvais traitements" suite à la mort en 2016 chez ses voisins du petit Tony, 3 ans, décédé sous les coups de son beau-père, a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Reims.

Relaxé, le dernier mot de Jonathan: un très timide "merci". Un soulagement pour celui que le procureur a accusé d'avoir eu un "silence coupable". Tout au long de l'audience, d'une voix très faible et peu audible ce voisin a répété qu'il ne "savait pas vraiment ce qui se passait" au-dessus de chez lui, simplement que le beau-père de Tony était "menaçant". Mais pour l'une des avocates des parties civiles, en matière de maltraitances faites aux enfants, "nul n'est censé ignorer la loi, c'est-à-dire signaler".

C'est le message qu'ont voulu faire passer tous les acteurs de ce procès, avocats, procureur, défense: tous sont d'accord: Jonathan "ne devrait pas être tout seul" sur le banc des prévenus. Voisins, directrice d'école, père, grand-mère, "tous ont vu au moins un hématome". Même si pour le procureur, "celui qui se tait n'est pas le complice du bourreau qui frappe" mais "l'indifférence coupable elle, est une faute". "Il faut encourager toujours plus à dénoncer, nous sommes tous le voisin d'un autre ", résume une autre avocate.

Le beau-père de Tony jugé en 2020

Le 26 novembre 2016, le petit garçon avait succombé à "une rupture de la rate et du pancréas" liée à des coups dans l'abdomen. De "très nombreux hématomes" avaient aussi été relevés, accréditant la thèse de violences "habituelles".

Le beau-père, mis en examen pour "meurtre" et placé en détention provisoire depuis le 28 novembre 2016, doit être jugé devant la cour d'assises de la Marne début 2020. La mère, qui a effectué quatre mois de détention avant d'être remise en liberté sous contrôle judiciaire, a, elle, été mise en examen pour "non-assistance à personne en péril" et "non-dénonciation de mauvais traitements" sur mineur.

Gwladys Laffitte (avec P.B.)