"On a quand même une meilleure conscience de ce qu’on paye": le cash, ce mode de paiement qui résiste à la dématérialisation

Les économistes prévoyaient une disparition rapide du cash, face à la multiplication des autres moyens de paiement. Mais finalement les Français restent attachés à leurs billets : ils utilisent des espèces pour 68% de leurs achats de faible montant, d'après une étude de la BCE.
Les Français utilisent encore leur monnaie pour les petites sommes, en moyenne 7,50 euros, notamment dans les commerces de proximité.
À la boulangerie, Sophie sort ses pièces de monnaie pour payer sa baguette.
"Je continue à utiliser de l’espèce au quotidien régulièrement chez les petits commerçants du quartier. J’ai l’impression qu’on a quand même une meilleure conscience de ce qu’on paye. C’est moins dématérialisé que par carte", affirme-t-elle.
Dans ce commerce, les paiements en liquide font de la résistance. Une solution qui arrange Salah Zerzour, le patron de la boulangerie. "Nos clients qui payent en espèces ça représente à l’heure actuelle 40% du volume du chiffre d’affaires. Le cash, c’est une valeur sûre", explique-t-il.
Grande production de billets
Les paiements en espèces n'ont subi qu'une baisse limitée depuis 2017: moins 3% par an. Et ils ne sont pas voués à disparaître, selon Marc Schwartz, président directeur général de la Monnaie de Paris.
"Je ne crois pas que le cash disparaîtra. Il est tout à fait possible qu’à terme, on ait une forme d’équilibre entre l’utilisation des espèces pour le paiement quotidien et puis l’utilisation de la carte de crédit avec le sans-contact", affirme-t-il.
Preuve de cette résistance du cash: la Banque centrale européenne n'a jamais autant imprimé de billets.