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Opération Sentinelle: "Ce n'est pas la mission de l'armée, le gouvernement doit prendre ses responsabilités"

Alors que des militaires ont de nouveau été pris pour cible lors d’une attaque à Levallois-Perret mercredi, le maintien de l’opération Sentinelle est plus que jamais remis en question. Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais, a livré sa réaction dans Bourdin Direct.

Mercredi matin, des militaires ont été renversés lors d’une attaque à la voiture bélier à Levallois-Perret et six d’entre eux ont été blessés. C'est la cinquième fois depuis 2015 que des militaires de l'opération Sentinelle sont attaqués et, pour beaucoup, ils sont à présent des cibles à part entière. Le maintien de l’opération Sentinelle est plus que jamais discuté. Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais, a réagi dans Bourdin Direct.

Il invite d’abord le gouvernement à assumer ses responsabilités et estime que la situation est toujours aussi problématique depuis l’élection d’Emmanuel Macron. "On aurait aimé de la part du gouvernement qu’il prenne ce sujet au sérieux. Il faut qu’il prenne ses responsabilités et fasse des annonces. On a l’impression qu’un an après, en dépit d’avoir changé de président de la République, la situation est la même. Quand François Hollande annonce la fin de l’état d’urgence, quelques jours après on a le drame du 14 juillet, là, on a le président de la République qui annonce la fin de l’état d’urgence et des baisses de crédit pour l’armée, la police et la justice alors que la menace est extrêmement haute".

"Il faut renforcer nos moyens juridiques face à cette menace multiforme"

Pour Daniel Fasquelle, tout le dispositif est à revoir: "Tout le dispositif est à remettre à plat. Il faut plus de gendarmes et plus de policiers et moins d’hommes statiques comme c’est le cas. Sentinelle n’est pas la mission de l’armée, c’était une situation provisoire mais malheureusement ce provisoire dure. Il faut déployer l’ensemble de l’éventail. Il faut aussi renforcer notre service de renseignement, d’abord, mais on sait très bien qu’il y aura toujours des individus qui échapperont aux mailles du filet".

Le député estime que la prochaine loi antiterroriste devra conserver des éléments similaires à ceux permis par l’état d’urgence: "Il faut certes protéger les libertés publiques, mais il faut aussi que la police, l’armée et la justice aient les moyens d’investiguer et d’intervenir dans des délais très courts avec des procédures allégées. Le futur dispositif de la loi anti-terroriste, qui sera un dispositif au long cours, devra faciliter ces procédures. Il y a un équilibre à trouver. On a une menace qui ne cesse d’évoluer, alors il faut renforcer les moyens des policiers, des gendarmes et des militaires oui, mais également nos moyens juridiques face à cette menace multiforme".

Bourdin Direct (avec Tom Masson)