Otage assassiné :"Cette barbarie ne peut se faire au nom de la religion musulmane"

Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France et Président d’honneur du conseil français du culte musulman. - RMCD
L’onde de choc provoquée par la décapitation mercredi de Hervé Gourdel par un groupe affilié à l’Etat islamique, l’otage français enlevé dimanche en Algérie, se propage aux musulmans de France, qui refusent de laisser leur religion se faire instrumentaliser par les terroristes. Le président du Conseil français du culte musulman, Dalil Boubakeur, appelle "les musulmans et leurs amis" à se rassembler ce vendredi après-midi devant la Mosquée de Paris à 14h45, en hommage à Hervé Gourdel.
"Les musulmans de France ne sont pas responsables, mais victimes"
Sur RMC ce vendredi, Mohammed Moussaoui, président de l’Union des mosquées de France et Président d’honneur du conseil français du culte musulman, a tenu à défendre l’honneur de la religion musulmane, et l’importance de rester unis. Il fait ainsi écho aux déclarations de l’écrivain Tahar Ben Jelloun face à Jean-Jacques Bourdin jeudi. Mohammed Moussaoui a déclaré qu’il irait manifester "pour dire non à la barbarie et avoir une pensée à la mémoire de notre compatriote, exprimer notre compassion à sa famille." Il a poursuivi : "Les musulmans de France ne sont pas responsables, mais victimes, en termes d’image. Ils sont montrés du doigt comme des criminels potentiels. Cette barbarie ne peut pas se faire au nom de la religion musulmane."
"Nous avons l’obligation de défendre la dignité de notre religion"
Le président de l’Union des mosquées de France a également rappelé que ces rassemblements étaient citoyens avant tout : "Tous les hommes épris de justice y sont invités. Les musulmans de France sont doublement concernés, ils n’acceptent pas que leur religion soit instrumentalisée. C’est un grand service à rendre aux jihadistes que réduire la situation à un conflit entre musulmans et non musulmans. 90 à 95% des victimes de terrorisme international sont musulmanes."
Alors que certains, comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), refusent de manifester afin de protester contre la "culpabilisation systématique des personnes de confession musulmane", Mohammed Moussaoui réfute le communautarisme : "Les musulmans entendent des gens tuer des innocents en se référant à leur religion, on a l’obligation de défendre la dignité de notre religion, on ne peut accepter que des terroristes fassent prévaloir leurs actes en se référant à l’islam."