Aurore Bergé souhaite l'interdiction des corridas aux mineurs: "Au nom de quel droit peut-elle s’arroger le monopole de la morale?"

Les corridas interdites aux mineurs, c’est ce que veut la porte-parole de La République en Marche, Aurore Bergé. Une déclaration qui fait suite à la polémique sur la présence de ministre lors d’une corrida au mois d’août. La porte-parole a également annoncé que des députés de la majorité travaillaient à une proposition de loi sur le bien-être animal.
"La question du bien-être animal ne se réduit pas à quelques bobos parisiens écervelés. Je n'appartiens pas à une secte, je considère juste, comme une grande majorité des Français, que c'est une question sociétale majeure", a-t-elle indiqué sur franceinfo.
"J'aimerais à minima qu'on puisse interdire la corrida aux mineurs. Est-ce que c'est 12 ans, 14 ans, 16 ans... Il faut avancer là-dessus", a-t-elle aussi souligné. "Un certain nombre de films sont interdits aux mineurs, mais un film, c'est une fiction. Or la corrida n'est pas une fiction" et "je ne considère pas que ce soit un spectacle car à la fin quoi qu'il arrive, vous avez un animal victime de souffrances et qui meurt", a-t-elle ajouté.
Une privation de liberté
Pour André Viard, président de l’Observatoire national des cultures taurines, cette proposition s’apparente à une privation des libertés.
"Au nom de quel droit peut-elle s’arroger le monopole de la morale et peut-elle demander qu’on interdise à des parents de faire usage de leur autorité parentale pour éduquer leurs enfants dans la culture qu’eux même ont appris", affirme-t-il.
Selon lui, avec ces déclarations, Aurore Bergé, se rapproche de l’écologie radicale, qui monte régulièrement sur ces questions. "LREM et l’Assemblée auraient tout intérêt de trouver des porte-paroles dignes et capable d’avoir des réflexions profondes sur ces sujets", affirme-t-il.
Il précise d’ailleurs que les enfants qui se rendent dans des corridas représentent une minorité et qu’ils sont toujours ou presque accompagnés de leurs parents.