"Du politiquement correct débile": le nouveau "Blanche-neige" de Disney critiqué pour son "wokisme"

La nouvelle version de Blanche-Neige des studios Disney essuie un flot de critiques. Le conte des frères Grimm, premier long-métrage de l'entreprise sorti en 1937, renaît dans un live-action, en salles le 19 mars 2025.
Sauf que cette version moderne ne prend pas auprès d'une partie des spectateurs depuis plusieurs semaines, avant même que l'oeuvre ne soit diffusée dans les salles obscures. Après "La Petite Sirène" jouée par une actrice américaine noire en 2023, le casting choisi par Disney fait de nouveau des émules dans le cadre de ce projet.
Rachel Zegler, 23 ans, est loin de laisser indifférente. Le conte de fées devient "Le conte défait" du côté des Echos, tant le bruit autour du film et de son actrice dépassent le simple cinéma pour enfants.
En cause, la couleur de peau de Rachel Zegler, d'origine colombienne et polonaise, qui n'est pas "Blanche" et qui portait d'ailleurs fièrement un accent latino dans "West Side Story" qui lui a valu de remporter un Golden Globe.
Une version "woke" de la princesse ?
La polémique s'est allumée en raison du portrait qu'a fait l'actrice de son rôle. La comédienne expliquait à Variety en octobre 2024 que le long-métrage avait sa propre version de l'histoire : le prénom de la princesse ne vient pas de sa couleur de peau, mais de la tempête de neige survenue au moment de sa naissance.
"Vous ne voyez jamais de gens qui me ressemblent jouer de tels rôles. Ce sont des gens que nous devons éduquer", a-t-elle affirmé au magazine américain. "Je vais devenir une princesse latino", a ajouté la comédienne.
De quoi heurter les plus conservateurs qui voient là une approche "woke" du conte de Disney.
Plus tard, Rachel Zegler expliquera d'ailleurs que sa Blanche-Neige "ne sera pas sauvée par le prince" et qu'elle "aspirera à devenir la dirigeante qu'elle sait pouvoir être".
Les précautions des studios Disney
En parallèle des propos de l'héroïne, certains choix des studios ont pris de court les spectateurs. A savoir l'absence de nains, remplacés par des créatures, plus précisément des gnomes réalisés en images de synthèse.
Disney a promis "une approche différente" qui ne renforcerait pas "les stéréotypes du film original". En l'occurrence, sa volonté est de ne pas porter atteinte aux personnes naines.
Sur le plateau des Grandes Gueules, ce choix laisse perplexe. "On dit souvent qu'il n'y a pas de rôle pour les personnes qui ont un handicap, donc il y a des personnes qui auraient peut-être voulu jouer ce rôle-là", avance Fatima Aït-Bounoua, professeure de français.
Pour l'enseignante, il n'est toutefois pas question de wokisme. "Le wokisme, c'est être éveillé, avoir l'esprit critique et être à l'écoute", définit-elle, avant de prendre exemple sur ses cours de mythologie, abordés aujourd'hui différemment en raison des questions posées par ses élèves, notamment sur le consentement entre Dieux et mortels.
La professeure évoque plutôt un politiquement correct "dont l'absurdité est étrange" ici. Pour Olivier Truchot "c'est le politiquement correct débile".
Des tensions au sein du casting ?
Dans cette avalanche de polémique, le live-action de Blanche-Neige a aussi pâti des prises de position politique de Rachel Zegler. Sa réaction à l'élection de Donald Trump n'est pas passée inaperçue.
"Fuck Trump ! Que les partisans de Trump... et Trump lui-même ne connaissent jamais la paix", avait-elle déclaré sur Instagram, avant de s'excuser.
Aujourd'hui, l'actrice est privée de promo. Disney est également discret : peu de diffusions presse sont réalisées et le silence est exigé du côté du casting.
A ce remue-ménage s'ajoute des tensions suspectées entre l'héroïne et la méchante reine, interprétée par l'actrice israélienne Gal Gadot, qui avait joué dans "Wonder Woman". Rachel Zegler avait en effet pris position pour la Palestine dans le cadre du conflit qui se déroule au Proche-Orient.
On dit les deux actrices en froid, mais personne n'a jamais témoigné d'un conflit entre les deux femmes. Elles ont notamment été vues ensemble pour remettre un prix aux Oscars au début du mois de mars. Pour le reste, c'est le box-office qui jugera.