Fin des corridas à Palavas-les-Flots: "Si en plus ça fait plaisir à ceux qui n'aiment pas voir souffrir les bêtes..."

Un spectacle de tauromachie au Riz - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Christian Jeanjean, maire Les Républicains de Palavas-les-Flots, a suspendu les spectacles de tauromachie dans sa commune.
"Nous sommes dans une période où on demande aux communes de faire des économies. A Palavas-les-Flots, nous organisons des corridas dignes des arènes de Nîmes, Béziers ou Arles. De belles corridas mais qui coûtent cher, et où il y a de moins en moins de monde. L'année dernière, pendant les ferias, seuls 1250 spectateurs assistaient aux spectacles pour des arènes, certes moyennes, de 4.500 places.
A Nîmes et Béziers, avec toute la population autour, ils peuvent organiser 5 ou 6 corridas d'affilée, ils réunissent 10 à 15.0000 personnes. C'est comme quand il y a un film qui ne marche pas dans la salle de cinéma: on le retire.
"Désaffection du public"
Devant la désaffection du public et des aficionados, nous avons décidé de les arrêter pour les remplacer par des courses camarguaises. Les raseteurs (qui affrontent le taureau) doivent attraper une ficelle entre les cornes du taureau. C'est très spectaculaire, très dangereux. Ce ne sont pas des taureaux qui se battent, mais si vous attrapez un coup de cornes, c'est risqué.
Nous avons dû abandonner les corridas. On me dit qu'on pourrait faire des corridas moins chères. Non, autrement, on doit prendre des taureaux faibles, qui ne sont pas braves, ou des toréadors de moindre qualité, et un spectacle catastrophique. Une belle corrida, c'est onéreux. Mais ça continue dans les autres grandes villes du sud.
Par ailleurs, même si l'on serait arrivé à sécuriser ces événements, la sécurité se complique à toutes les niveaux, il faut faire des fouilles...
"Si ça peut faire plaisir à ceux qui n'aiment pas voir souffrir les bêtes"
On préfère suspendre et faire des économies. La diminution de la dotation globale de fonctionnement nous a déjà contraint à augmenter les impôts. Le contribuable en a assez d'entendre parler de ceci et de cela. Ils veulent qu'on soit prudents et qu'on gère bien les deniers publics.
Quand je suis arrivé à la mairie de Palavas, il y a une trentaine d'années, il y avait des corridas. Si ça peut faire plaisir en plus à des personnes qui n'aiment pas voir souffrir les bêtes, tant mieux pour elles. Mais ce n'est pas cette raison qui m'a fait prendre cette décision."