Kneecap à Rock en Seine: "Un artiste sert aussi à exprimer des opinions"

Le Festival Rock en Seine en pleine polémique pour sa dernière journée. Les organisateurs ont maintenu la programmation du groupe nord-irlandais Kneecap ce dimanche 24 août.
L'un des membres du groupe, Liam O'Hanna, est pourtant poursuivi pour "infraction terroriste" au Royaume-Uni après avoir arboré un drapeau du Hezbollah lors d'un concert à Londres en 2024.
"Faire parler un grand nombre"
La ville de Saint-Cloud et la région Île-de-France ont chacune retiré leur subvention au festival. Pour la ville, cela représente 40.000 euros en moins. La région, elle, comptait subvenir à hauteur de 295.000 euros environ, c'était en tout cas le montant financé en 2024.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a, lui, demandé jeudi la déprogrammation du groupe. "En maintenant les Kneecap, les organisateurs transforment Rock en Seine en festival de la honte", a déclaré le président du Crif, Yonathan Arfi sur X. Tout comme Valérie Pécresse qui avait appelé sur X à la déprogrammation de Kneecap en mai dernier déjà.
Mais les festivaliers, eux, défendent massivement le choix des programmateurs. Pour Paul, le membre du groupe nord-irlandais est dans son plein droit: "Un artiste ça sert à ça aussi, exprimer des opinions et faire parler un grand nombre".
"Tout est politique"
Paillettes bleues au coin des yeux, Anaïs est bien sûr venue à Rock en Seine pour la musique, et tant pis si la politique s'immisce dans le festival: "Moi je pense que tout est politique".
"Donc je ne pense pas que la politique qui s'invite sur un espace culturel soit un problème, je pense juste que la position qui est prise est un problème", exprime la jeune femme.
À quelques mètres derrière, Jean regrette que la région Île-de-France ait mis la pression sur le festival pour déprogrammer Kneecap: "C'est succomber aux sirènes de la polémique, c'est punir un groupe pour une minorité politique, condamner tout un festival. Parce qu'il y a aussi plein de diversités d'opinion qui sont rassemblées, est-ce qu'il faut les sanctionner aussi? Ok super, la France quoi".
Il a comparu mercredi
Une polémique qui n'a pas eu l'effet d'un bad buzz pour Kneecap, puisque de nombreux festivaliers interrogés ont découvert grâce à ça le groupe nord-irlandais. En France, le groupe a également joué aux Eurockéennes de Belfort et au Cabaret vert de Charleville-Mézières, sans incident.
Liam Óg Ó hAnnaidh, plus connu sous son nom de scène Mo Chara, a été inculpé le 21 mai pour s'être couvert d'un drapeau du mouvement islamiste libanais pro-iranien, classé terroriste au Royaume-Uni, pendant un concert du groupe à Londres le 21 novembre 2024. Il lui est également reproché d'avoir crié "Allez le Hamas! Allez le Hezbollah!".
Il a comparu mercredi 20 août dans la capitale britannique, d'où il est reparti libre le même jour, le juge ayant ajourné une décision jusqu'au 26 septembre, après trois heures de discussions.
Le groupe a toujours nié tout soutien au Hezbollah, dénonçant une décision "politique". Au festival de Glastonbury fin juin, le groupe avait accusé Israël d'être un État "criminel de guerre".