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Oscars et César 2025: le cinéma, un outil politique qui peut être dangereux

Les affiches de la cérémonie des César 2025

Les affiches de la cérémonie des César 2025 - Académie des César

Ce week-end, ce sont les Oscars aux États-Unis et les César en France. Des cérémonies de plus en plus politisées, avec chaque année des déclarations chocs et des coups d’éclat. Et pour l’écrivain Arthur Chevallier, ça n’a rien de nouveau, le cinéma a toujours été un art très politique.

Week-end de gala pour le grand écran avec les César 2025 en France et les Oscars aux Etats-Unis. Des cérémonies encore marqués cette année par la politique alors que le cinéma a toujours été politique finalement.

On pourrait même dire que le cinéma a été imaginé pour être un outil politique. Après tout, le cinéma, qu’est-ce que c’est? Des photos qui défilent avec une mise en scène, et qu’on peut projeter sur un écran autant de fois qu’on le veut. Donc forcément, ça a un potentiel énorme de propagande.

Et dès les débuts, c’est un art politique. Le tout premier film projeté dans une salle, c’est en 1895. C’est une œuvre des inventeurs du cinéma, les frères Lumière. Des ouvrières qui sortaient d’une usine étaient filmées. C’était le début de la très longue relation entre le peuple et le cinéma. Et ça ne s’arrête pas là puisque les frères Lumières tourneront aussi un petit film très court sur Napoléon évidemment. En 1897, Napoléon, c’est déjà un sujet un peu polémique.

C’était la même chose aux États-Unis

En 1915, une des premières superproductions de Hollywood, c’est un film qui s’appelle Naissance d’une nation. Une œuvre très engagée, mais pas dans le bon sens. Puisque c’était un film sur la guerre civile américaine, la guerre de Sécession, où on défendait l’esclavage et la ségrégation.

C'est le premier blockbuster raciste de l’histoire du cinéma. Dans un registre plus sympathique, en 1919, un des plus grands cinéastes français, Abel Gance, réalise J’accuse, un film qui dénonce les atrocités de la Première Guerre mondiale.

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Chevallier remonte le temps : Le cinéma, un art politique avant tout - 28/02
3:05

Et des régimes politiques vont s’emparer du cinéma

Les régimes totalitaires vont faire du cinéma le bras armé de leur propagande. À commencer par le régime soviétique. La star du cinéma en URSS, c’était un réalisateur qui s’appelait Sergueï Eisenstein. Dans ses films, c’était toujours la même chose. Il faisait l’éloge du peuple, de la patrie et de la grande Russie. Les Nazis se sont, eux aussi, très vite emparés du cinéma. Et leur star, c’était une femme, elle s’appelait Leni Riefensthal.

Sa mission, c’était faire la promotion d’Adolf Hitler. On lui doit notamment une œuvre qui s’appelle Le Triomphe de la volonté, où elle filme un congrès du parti nazi dans la ville de Nuremberg. Elle aussi mettait en avant la grandeur du peuple allemand. Inutile de vous dire que ça va contribuer à la popularité du régime nazi.

Un art dangereux

C’est l’art le plus dangereux parce que c’est celui qui touche le plus de monde. Le meilleur moyen de faire la promotion d’une idéologie, c’est de la mettre en scène dans un film. Donc l’important, c’est d’être capable d’analyser et de décrypter une image. Ça fait partie de l’apprentissage de la démocratie. Ne pas prendre pour argent comptant ce qu’on voit sur un écran. Et à l’ère de l’Intelligence artificielle, la question est plus que jamais d’actualité.

Arthur Chevallier