Peur sur les huîtres avant Noël? L'improbable galère administrative rajoutée aux ostréiculteurs

En Charente-Maritime, les ostréiculteurs vont devoir demander individuellement une dérogation pour pouvoir travailler le dimanche, alors qu'ils avaient jusqu'alors une dérogation collective.

Aurons-nous des huitres sur nos tables pour Noël? Les ostréiculteurs de Charente-Maritime sont furieux: ils risquent de ne pas pouvoir travailler le dimanche. Traditionnellement, les services de l'Etat autorisaient jusqu'alors les 600 producteurs à le faire en raison d'un surcroit d'activité. Ils attribuaient une autorisation collective.

Désormais, la DREETS (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) demande à chaque ostréiculteur de faire une demande individuelle et motivée.

Une galère administrative et un jour de travail en moins: c'est autant de temps de perdu pour expédier des huîtres, en plein coeur du rush des fêtes de fin d'année.

"Le mois de décembre, c'est plus de 60% du chiffre d'affaires annuel"

Une exigence tardive qui surprend les producteurs de Charente-Maritime comme Gérald Viaud. Chaque jour en décembre - et donc y compris le dimanche - ce sont une quinzaine d'ouvriers qui préparent et expédient les commandes depuis son exploitation. 

"Il faut faire une demande individuelle, mais c'est pas gagné car on nous demande d'expliquer notre façon de travailler, ceci, cela... Alors qu'il est évident que le dimanche 19 et le dimanche 26 nous sommes obligés de faire partir nos expéditions d'huîtres pour approvisionner les magasins. Le mois de décembre, c'est plus de 60% du chiffre d'affaires annuel. C'est un produit vivant et frais donc il faut alimenter tous les jours. Cela me semble bien compliqué tout ce qui est en train de se mettre en place alors que jusque là c'était si facile de travailler comme ça."

Le producteur d'huîtres Thierry Gillardeau vient même d'écrire au président de la République pour lui demander de solutionner ce problème.

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Cyprien Pézeril avec J.A.