"Un comportement scandaleux": altercation entre un policier et le directeur du Festival de Cannes

Le code de la route, pour certains mais pas pour d'autres? Le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux en est presque venu aux mains avec un policier municipal le 19 mai devant l'hôtel Carlton. Le fonctionnaire lui reprochait d'avoir roulé à vive allure sur le trottoir avec son vélo électrique, une pratique interdite qui peut entraîner une amende forfaitaire de 135 euros.
Des remontrances qu'a peu goûtées Thierry Frémaux, qui s'en est pris au policier municipal. "Donnez-moi votre nom", a-t-il lancé au fonctionnaire, l'accusant de l'avoir frappé et annonçant son intention de "porter plainte". "Ça va aller très loin, vous vous comportez comme ça avec tout le monde?", a poursuivi Thierry Frémaux.
"Je vous ai demandé de vous arrêter, vous vous arrêtez, vous avez compris?", lui a rétorqué le policier, tandis que des employés de l'hôtel Carlton essaient tant bien que mal de calmer la situation. "Si je peux me permettre, Monsieur, vous étiez en tort", lance même un homme en smoking.
"Un justiciable comme un autre"
Une vidéo qui a provoqué l'indignation ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story. L'enseignante Barbara Lefebvre a déploré "l'impunité des mondains de Cannes", taclant au passage l'attitude menaçante de Thierry Frémaux. "C'est un justiciable comme un autre", a-t-elle ajouté. "C'est scandaleux, ce comportement", a abondé l'ancien policier du Raid Bruno Pomart.
Choqué, comme ses comparses, l'avocat Charles Consigny tacle l'argument que Thierry Frémaux aurait lancé au policier: "Il sort ce vieux truc éculé des gens qui habitent le VIe arrondissement de Paris, 'allez arrêter les délinquants dans les cités'. C'est le même qui va ensuite chouiner sur des films financés à grands frais sur la banlieue, et en fait il considère que la police est là pour embêter les gens dans les cités mais pas lui. C'est extraordinaire", s'est-il ému.
Mais l'incident est clos, assure-t-on du côté de la mairie de Cannes. "C'est un non-sujet, un coup de pression comme il en arrive dix fois par jour à Cannes pendant le Festival", a assuré à France 3 un porte-parole de la mairie, assurant que les deux concernés ont fini par se serrer la main à l'issue de l'altercation.