15 investisseurs portent plainte contre les responsables du projet de film "Plush"
Ce projet était promu en grande pompe sur les réseaux sociaux par des stars françaises comme Kev Adams, GIMS et Camille Lellouche... Problème: le film d'animation Plush, pour lequel tout le monde pouvait devenir coproducteur, ne verra jamais le jour.
Il suffisait d’acheter, grâce à une cryptomonnaie, une image virtuelle de nounours à 1.250 euros pièce. En échange, chaque investisseur avait un droit de regard sur le scénario et touchait surtout une partie des bénéfices de ce film, présenté comme un futur grand succès. Ça, c'était sur le papier.
Dans la réalité, les responsables n’ont jamais récolté les fonds suffisants. Médiapart avait révélé en avril dernier que plus d’un million d’euros avait été perdu et que 770 investisseurs s'étaient retrouvés sur le carreau.
Parmi eux, il y avait Soraya, qui avait écrit à RMC s'engage pour vous. Elle avait investi pour ses deux enfants, fans de dessins animés. En avril, lors de notre premier reportage, les responsables nous disaient que le projet "n'était pas totalement mort". Sauf qu'aujourd’hui, il est officiellement enterré et Soraya a perdu plus de 2000 euros.
Un collectif créé et 15 personnes vont porter plainte
"Aujourd'hui c'est vraiment la déception, et le fait en plus qu'il y ait eu des personnalités en qui on avait un peu confiance parce qu'on les suit, on est fan, peut-être que s'ils n'avaient pas cautionné le projet, on y serait pas forcément allés. Moi j'espère au moins juste pouvoir récupérer sommes investies et peut-être permettre aux autres de ne plus tomber dans le même panneau que nous", explique Soraya.
Le collectif "Arnaque Plush" a été créé. RMC révèle aujourd'hui que Soraya et 14 autres clients vont porter plainte contre les responsables du projet. Ils les accusent de pratiques commerciales trompeuses, d’abus de confiance, d’escroquerie et de recel.
"Il y a eu une absence de transparence dans ce projet, qui est manifeste. Mes clients n'ont pas été alertés que potentiellement ils pouvaient perdre leur mise, que potentiellement le film ne sortirait pas. C'est extrêmement grave que de dire 'ne vous inquiétez pas, vous ne perdrez pas votre mise' alors qu'en fait on fait investir un consommateur profane dans un titre financier qui potentiellement peut perdre toute sa valeur", estime Me Emma Leoty, avocate de plusieurs investisseurs du projet.
"Tout était carré"
Fabien Tref, alias Fabi, à l'origine du projet, se défend. "Tout était carré", affirme-t-il. Selon lui, ils ont prévenu tout le monde des risques de l’investissement et ont clairement dit que le film pourrait ne pas sortir. Quand on lui signale que Soraya n’a même pas reçu son image virtuelle, ni les goodies promis, il nous répond que c’est une erreur, un "cas particulier". Il se dit prêt à se défendre en justice.
Depuis notre appel avec lui mercredi, le site internet du film Plush a été supprimé.
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