17 tonnes de cocaïne saisies l'an dernier: pourquoi un tel record?
Si les services de sécurité de l'Etat – douanes, police, gendarmerie – ont réussi le tour de force de doubler la quantité de cocaïne saisie en France l'an dernier (17 tonnes contre 8,2 en 2016), c'est évidemment grâce à l'efficacité des enquêtes, mais aussi en raison d'une explosion de la production.
L'explication se trouve en grande partie en Colombie, premier producteur mondiale de cocaïne, selon le commissaire Vincent Le Beguec est le chef de l’Office central antidrogue, qui explique sur RMC: "Depuis 2013, les autorités colombiennes ont cessé la politique d'éradication des surfaces cultivées par épandage aérien pour des raisons sanitaires. De fait, on a assisté à une hausse importante des surfaces cultivées en Colombie et donc de la production dans ce pays."
La surface de coca multipliée par trois
En effet, la fin des épandages de glyphosate, un herbicide classé comme "substance cancérigène", a permis de multiplier par trois la surface cultivée de coca, la plante à l'origine de la cocaïne, passant de 48.000 hectares en 2013 à 146.000 en 2016, selon l’agence de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Et c'est ainsi que 1.400 tonnes de cocaïne pure ont été produites en 2016 (contre 900 tonnes en 2013). Une quantité faramineuse qui va inonder le marché mondial, dont la France. Ce qu'illustrent les imposantes saisies effectuées : 5,7 tonnes saisies au total au Havre, 1 tonne saisie d'un seul coup à Lacanau (Gironde)…
La drogue peut être directement acheminée par voie maritime, dans des containers. Elle passe aussi parfois par les Antilles, cachée dans des bateaux de particuliers. Les organisations criminelles internationales capables d'envoyer des centaines de kilos voire plus d'une tonne de cocaïne en France, se regroupent pour partager les frais, et les risques du transport. Autre logistique utilisée par les trafiquants: l'avion, les vols commerciaux, avec des mules qui transportent la cocaïne sur elles ou dans des valises, en quantités moins importantes.