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1er-Mai: "Ils venaient nous réveiller en frappant nos portes avec des matraques", dénoncent les gardés à vue

La trentaine de manifestants placés en garde à vue après avoir été interpellés le 1er mai près du service de réanimation de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière ont assuré samedi qu'ils n'avaient fait que "fuir les ultra-violences policières".

Alors qu'ils ont été au coeur de la polémique de La Pitié-Salpêtrière depuis le 1er-Mai, les manifestants placés en garde à vue après être entrés dans l'enceinte de l'hôpital racontent leur version des faits. C'était samedi après-midi, lors d'une conférence de presse dans le local de la CGT du XIIIe arrondissement.

Regroupés dans un collectif, baptisé Le Collectif des 34 de la Pitié, ils étaient une dizaine de manifestants présents lors de la conférence de presse. Certains d'entre eux, ont pris la parole, livrant leur version des faits.

Ni "attaque", ni "intrusion violente" dans l'enceinte de l'hôpital, disent-ils, mais la nécessité de se réfugier pour "fuire les gazs lacrymogènes et les coups de matraque des forces de l'ordre".

"Le dépôt était présenté comme un endroit n'abritant que des criminels susceptibles de nous violer"

Pour la première fois, les manifestants ont surtout évoqué leurs conditions de garde à vues. Le texte lu évoque plusieurs fois le terme "d'ultraviolence policière". L'une d'entre eux évoque surtout la pression psychologique des fonctionnaires de police.

"Les forces de l'ordre venaient nous réveiller en frappant nos portes de cellule avec des matraques et en passant les clés sur les grilles pour faire le plus de bruit possible et nous empêcher de dormir. De nouveaux chefs d'accusation sont apparus sur les feuilles d'interpellation de certains d'entre nous. Ca n'avait aucun sens. Certains se sont faits insulter et humilier durant la déposition. Le dépôt était présenté comme un endroit n'abritant que des criminels susceptibles de nous violer pour certaines."

"C'était long, et nous avons eu peur" ajoute l'un d'entre eux, le plus jeune du groupe. Les 34 membres du collectif déclarent être toujours l'objet d'une enquête préliminaire.

Alice Froussard (avec James Abbott)