Affaire Benalla: après le rapport du Sénat, comment l'Elysée va réagir?

La commission d'enquête du Sénat pointe de nombreux dysfonctionnements au sommet de l'État. Elle pointe notamment du doigt l'emploi de collaborateurs officieux. L'Elysée a démenti indiquant qu'aucun collaborateur de ce type n'avait été employé depuis 2017.

Le Sénat a rendu mercredi son rapport d’enquête sur l’affaire Benalla. Après sept mois de travaux et d’auditions, les sénateurs ont finalement dressé un rapport au vitriol et pointent notamment une série de dysfonctionnement au sommet de l’État: pouvoirs excessifs laissés à un collaborateur inexpérimenté, confiance maintenue après de graves dérapages, faits dissimulés à la justice, réaction tardive de l'Elysée dans l'affaire Benalla, emploi de collaborateurs officieux.

Passée la sidération, le palais s'est mis depuis en mode riposte. Les équipes du président épluchent les 160 pages d'un rapport découvert comme tous les Français à la télévision. L'Elysée a déclaré ne pas vouloir répondre dans la précipitation. 

"L'Elysée aura l'occasion d'apporter des réponses factuelles sur manifestement beaucoup de contrevérités qui se trouvent présentes dans le rapport", a réagi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux à l'issue du Conseil des ministres. 

Nouvelle enquête ouverte

L'entourage du chef de l'Etat confiait dès mercredi soir à RMC qu’aucun collaborateur officieux ne travaille à la présidence depuis 2017. Cependant, certains ont reconnu que des dysfonctionnements ont bien été identifiés. Une réorganisation est en cours et des têtes pourraient prochainement tomber.

Quelques heures après la révélation de ce rapport, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert, dès la semaine dernière, une enquête préliminaire pour déterminer s'il y a pu avoir des "dissimulations de preuves" dans le cadre des différentes enquêtes visant Alexandre Benalla et son entourage.

Jérémy Trottin avec Guillaume Descours