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Affaire Hedi: faible mobilisation des policiers après le maintien en détention du policier accusé

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Après la décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence de refuser la demande de liberté du policier suspecté d'avoir tiré au LBD sur le jeune Hedi, des appels aux rassemblements sont apparus sur les réseaux sociaux jeudi soir. Mais la mobilisation n'a pas été au rendez-vous comme sur la place Vendôme à Paris.

Plusieurs appels au rassemblement de policiers jeudi soir après le maintien en détention du policier de la BAC soupçonné d'être l'auteur du tir qui a éborgné Hedi à Marseille pendant les émeutes. Le policier marseillais a reconnu un tir de LBD sur le jeune Hedi et la cour d'appel d'Aix-en-Provence a dans la foulée rejeté sa demande de remise en liberté.

L'usage de la force n'apparaît pas légitime a estimé la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence. La décision est aussi motivée par la justice pour prévenir "toute concertation" avec ses trois collègues aussi mis en cause dans les violences contre Hedi, mais aussi de prévenir "tout risque d'interférence avec les témoins".

Si plusieurs appels aux rassemblements ont eu lieu jeudi soir sur les réseaux sociaux, la mobilisation n’a pas été au rendez-vous. Sur la place Vendôme à Paris, moins de dix policiers se sont réunis devant le ministère de la Justice.

“Vu le peu de personnes présentes ce soir, ça va être compliqué de se faire entendre”. Pour ce policier en région parisienne, le maintien en détention provisoire de son collègue est une décision injuste.

“Ça nous gène énormément parce qu’on peut constater des fois des cas où la justice relâche des personnes qui ont même parfois tué des gens. Dans l’attente de leur jugement, ils sont placés sous contrôle judiciaire”, déplore-t-il.

En détention jusqu'au 30 août?

Un rassemblement spontané, lancé sur les réseaux sociaux, qui n'est pas à l'initiative des syndicats.

Cette décision ne devrait pas redonner du souffle à la contestation selon Bruno Bartocetti du syndicat Unité SGP Police. “Qu’ils soient maintenus ou pas en détention provisoire, je ne pense pas que ça va changer quelque chose dans l’état d’esprit de mes collègues aujourd’hui”, assure-t-il.

Témoin RMC : Maître Jacques Preziosi - 04/08
Témoin RMC : Maître Jacques Preziosi - 04/08
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Ce maintien en détention est totalement fondé, a estimé jeudi l'avocat d'Hedi, maître Jacques Preziosi, au sortir de la salle d'audience. Surtout depuis que le policier a reconnu avoir tiré au LBD.

“Il a commis des faits qui sont graves donc il doit assumer ses responsabilités, il doit assumer et la police doit assumer cette incarcération qui va dans le sens de la justice”, appuie-t-il.

Sur RMC, dans Apolline Matin, ce vendredi, l'avocat d'Hedi s'est dit " satisfait " de cette décision : "cela va permettre au juge d'instruction de faire son travail de façon sereine et cela va empêcher qu'il ait des bâtons dans les roues."

"Le comportement de cette brigade a déjà été douteux, ils sont sept policiers concernés, car les policiers se sont appellés et concertés tout de suite. La poursuite de la détention est justifiée et motivée par cela. Toute l'équipe (de policiers) a menti car ils ne savaient pas que les images existaient", explique l'avocat.

Le policier devrait rester en détention jusqu'au 30 août, date de son prochain interrogatoire.

Kévin Gasser avec Guillaume Descours