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Police-Justice

Affaire Hedi: le policier accusé de violences reste en détention provisoire

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La Cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé de maintenir le placement en détention provisoire du policier accusé d'avoir commis de graves violences sur le jeune Hedi.

Le policier accusé d'avoir tiré au LBD sur le jeune Hedi va rester en prison. Il avait été placé en détention provisoire à la mi-juillet, après sa mise en examen, au même titre que trois de ses collègues, pour des faits de "violence en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé une ITT supérieure à 8 jours".

Cet agent de la BAC de Marseille, prénommé Christophe, est néanmoins le seul des quatre policiers mis en examen a avoir été placé en détention provisoire. Il y restera au moins jusqu'au 30 août prochain, date à laquelle un interrogatoire du policier doit avoir lieu.

Suivant les réquisitions, la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a rejeté la demande de remise en liberté de ce policier marseillais afin de "prévenir toute concertation" avec ses trois collègues également mis en cause dans les violences contre Hedi, mais aussi "tout risque d'interférence avec les témoins".

Dans une dure motivation, le président de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence a estimé que malgré ses aveux partiels jeudi, quand ce policier a reconnu un tir de LBD, sa "dénégation fallacieuse" initiale a jeté "le discrédit sur l'ensemble de ses propos".

L'agent n'était pas présent au moment de l'énoncé de la décision. Le matin même, dans la salle d'audience, il avait toutefois reconnu avoir "pris la décision de faire usage de LBD à une reprise". Jusqu'à présent, les quatre policiers de la BAC mis en cause dans ce dossier étaient dans "une extrême minimisation de ce qu'il s'est passé", avait ajouté le président de la chambre.

Décision "incompréhensible" pour Alliance

Le secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône du syndicat Alliance a estimé jeudi "incompréhensible" le maintien en détention provisoire du policier.

"Cette décision est incompréhensible et très injuste. Notre collègue n'a pas à rester en prison", a déclaré après l'annonce du délibéré par la Cour d'Appel d'Aix-en-Provence Sébastien Gréneron, selon qui "les policiers sont responsables, les policiers ne sont pas des délinquants".

De son côté, l'avocat d'Hedi, Jacques-Antoine Preziosi s'est dit "satisfait" du maintien en détention qui permettra "un meilleur déroulé" de l'enquête, ajoutant que "la police doit assumer cette incarcération qui va dans le sens de la justice".

Selon l'AFP, un des trois autres policiers a contesté son placement sous contrôle judiciaire et a demandé à réintégrer les rangs de la police. Le parquet général, interrogé par l'agence, n'a pas communiqué la décision le concernant.

Alexis Lalemant avec AFP