Affaire Matzneff: les écologistes demandent la suspension d'un adjoint d'Hidalgo

Les élus écologistes, alliés de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, lui demandent de suspendre de ses fonctions son adjoint à la Culture Christophe Girard, entendu en mars dans l'enquête "pour viols sur mineur" qui vise l'écrivain Gabriel Matzneff.
"Nous nous opposons à la nomination de Christophe Girard au sein de notre exécutif", écrivent les élus du groupe écologiste de Paris dans un courrier adressé dimanche à la maire de Paris et auquel l'AFP a eu accès mardi.
Ces élus écologistes, qui se sont alliés à "Paris en Commun" (structure de campagne d'Anne Hidalgo) dans l'entre-deux-tours, demandent la "suspension" de Christophe Girard et l'"ouverture d'une enquête de l'Inspection générale de la Ville de Paris".
Ils entendent également participer, aux côtés d'associations féministes, à un rassemblement jeudi à midi, en marge du premier Conseil de Paris de la nouvelle mandature, devant l'Hôtel de Ville, "pour réclamer le départ de Christophe Girard".
Gabriel Matzneff visé par une enquête pour "viols sur mineurs"
Les enquêteurs ont interrogé en mars Christophe Girard, secrétaire général entre 1986 et 1987 de la Maison Yves-Saint Laurent, structure qui a apporté un soutien financier à l'écrivain Gabriel Matzneff dans les années 80, selon plusieurs récits. Ce dernier est visé par une enquête pour "viols sur mineurs" ouverte par le parquet de Paris après la publication en janvier du roman autobiographique de Vanessa Springora dans lequel elle décrit la relation sous emprise qu'elle a entretenue, lorsqu'elle était mineure, avec l'écrivain.
"Trois ans après MeToo, après la discussion publique provoquée par la publication de l'ouvrage 'Le Consentement' de Vanessa Springora, quelques mois après la terrible cérémonie des César, quelques jours après la nomination d'un ministre faisant l'objet d'une instruction pour viol et harcèlement sexuel, la Mairie de Paris ne peut pas, ne doit pas, prendre une position hostile aux revendications féministes. Il en va de notre cohérence politique", écrivent les élus écologistes.
Interrogé lundi, le Premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a tenu à rappeler qu"'il n'y a aucun reproche qui a été formulé (à Christophe Girard) puisqu'il n'a ni le statut de témoin assisté, ni de mise en examen", depuis son audition.
Il n'y a "aucune raison d'écarter Christophe Girard de notre équipe, pour des raisons juridiques, morales et éthiques", a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que "dans un contexte extrêmement sensible, il faut faire attention à ne pas mélanger tous les sujets", a-t-il ajouté.