Après les émeutes, le maire de Montargis s'en prend à Gérald Darmanin: "On était 35 contre 300"

Durement touchée par les émeutes, la ville de Montargis, dans le Loiret, a choisi d'annuler les festivités du 14-Juillet. Par peur de voir une nouvelle flambée de violences et aussi par souci de ménager les maigres effectifs de police de la municipalité, qui compte 14.000 habitants. Et le responsable, c'est Gérald Darmanin selon le maire LR de la ville.
"On est un peu en période de deuil, on a l'impression d'avoir été lessivés, étrillés, on n'est pas très en forme physiquement", assure Benoît Digeon, l'édile de Montargis, dans "Les Grandes Gueules", ce lundi sur RMC et RMC Story.
Un état général des services incompatible avec la tenue des festivités, assure l'élu, alors que lors de tels événements, la ville est tenue de se conformer au plan vigipirate et doit déployer des blocs de bétons et des effectifs de police et de pompiers en nombre suffisant.
"La police ne peut pas tout faire"
Et si les émeutes ont été si éprouvantes, c'est la faute de Gérald Darmanin selon Benoît Digeon. "Demandez à Gérald Darmanin ce qu'il a fait! On a un commissariat qui comptait 122 effectifs il y a trois ans et aujourd'hui on en a 90. On était 35 contre 300 le soir des émeutes, il aurait fallu qu'on soit 75", assure-t-il, évoquant des dégâts colossaux dans la rue principale de Montargis.
Interrogée par le maire, la préfète du département assure ne rien pouvoir y faire. "Hier soir (dimanche), il y avait cinq personnes de mobilisées, deux dans les bureaux, trois en patrouille", déplore Benoît Digeon. "Qu'on ne me dise pas que tout va bien. La police ne peut pas tout faire. Si elle sort sur un seul événement, il n'y a plus personne nulle part", alerte l'élu. "Le ministre de l'Intérieur nous déshabille le commissariat", ajoute Benoît Digeon.
À Montargis, seule une cérémonie d'honneur rendant hommage aux forces de l'ordre et aux pompiers est maintenue ce jeudi 13 Juillet. Mais cette année, sans feu d'artifice dans la foulée. Peut-être pour plus tard, assure le maire, qui évoque des festivités pour la période de Noël.