RMC

Attaque à Paris: "Il y a des milliers d’individus radicalisés dans notre société", selon Manuel Valls

L'ancien Premier ministre appelle les politiques a se mobiliser encore plus sur la problématique du terrorisme qu'il considère comme le grand combat d'une génération.

Trois jours après l’attaque à la machette à Paris près des anciens locaux de Charlie Hebdo, le président de la République, Emmanuel Macron, ne s’est toujours pas exprimé, pas même sur Twitter. 

Pour l’ancien Premier ministre, Manuel Valls, cette absence de réaction ne doit cependant pas être prise comme de la négligence. “Je pense qu’il s’exprimera avec ses mots et de manière forte dans les jours qui viennent”, a-t-il indiqué sur RMC ce lundi matin. 

Il espère que le président de la République se positionnera franchement sur la question de l’islamisme en France. 

“Ce que j’attends du président de la République, c’est qu’il dise que ce sera un combat long et difficile. Il faudra s’interroger sur l'interdiction du salafisme, il faudra attaquer de face les frères musulmans, il faut mobiliser les pays arabo-musulmans contre ce fléau. C’est une guerre qui va durer, mais c’est sur tout le spectre de la société française qui faut se focaliser et ne rien laisser passer”, explique-t-il. 

"Il y a des milliers d’individus radicalisés"

S’il assure qu’aujourd’hui, toutes les forces de sécurité sont engagées à 100% dans ce combat, il attend plus des politiques, mais également de la société française en général. 

“Ce qui est important, c’est que le gouvernement se mobilise. Je pense que les forces de sécurité sont très mobilisées. Mais ce qu’il faut, c’est mobiliser davantage la société face aux islamistes. Les renseignements font leur travail même si le risque zéro n’existe pas, mais la menace est tellement protéiformes. Il y a des milliers d’individus radicalisés en notre sein, dans notre société et c’est contre ça qu’il faut lutter. C’est un défi considérable”, indique-t-il. 

Il rappelle que la France de par son histoire et ses valeurs est une cible privilégiée par les terroristes, mais que la menace n’est pas qu’extérieur. “Nous sommes attaqués parce que nous sommes le pays des valeurs universelles, de la laïcité, parce que nous nous battons contre cette idéologie. Mais on nous attaque aussi parce que nous sommes une démocratie, avec nos fragilités. Ceux qui rentrent dans nos pays et qui se comportent de la sorte doivent être condamnés et doivent être expulsés. Mais beaucoup des attaques viennent de compatriotes, de jeunes Français”, appuie-t-il.

Guillaume Descours