Attaque au hachoir visant Charlie Hebdo en 2020: assises requises pour six hommes dont l'assaillant

Le Premier ministre Jean Castex, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la maire de Paris Anne Hidalgo sur la scène de l'attaque au hachoir près des anciens locaux de Charlie Hebdo le 25 septembre 2020, à Paris - Alain JOCARD © 2019 AFP
Dans le cadre de l'attaque au hachoir visant Charlie Hebdo en 2020, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis mercredi un procès devant la cour d'assises des mineurs spéciale pour six hommes dont l'assaillant, a appris ce jeudi 7 mars l'AFP de source proche du dossier.
Le 25 septembre 2020, un homme et une femme, tous deux journalistes à l'agence de presse Premières Lignes, étaient blessés après une attaque au hachoir devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, alors que se déroulait à cette même période le procès de l'attentat ayant visé le journal satirique, le 7 janvier 2015.
La republication des caricatures de Charlie Hebdo avait mis en colère l'assaillant
Le Pnat a requis un procès pour tentatives d'assassinats terroristes contre l'assaillant, Zaheer Mahmoud, et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle contre les cinq autres hommes, dont trois mineurs au moment des faits, de son entourage.
D'après les réquisitions d'un vice-procureur de la République antiterroriste dont l'AFP a eu connaissance, le caractère terroriste de l'attaque ne fait pas de doute, notamment du fait de la revendication en garde à vue de l'assaillant: "Ce que j'ai fait, c'est bien. Je me sens mieux. Je considère qu'ils sont bien punis. On ne se moque pas de la religion".
Le principal suspect, Zaheer Hassan Mahmoud, un Pakistanais âgé aujourd'hui de 29 ans et arrivé en France en 2018, avait "assumé son acte" lors de sa garde à vue, justifiant son acte du fait de la republication des caricatures de Charlie Hebdo, précisant ne pas les avoir "supportées".
Des manifestations avaient eu lieu dans plusieurs pays musulmans, notamment eu lieu au Pakistan. Le suspect avait indiqué par ailleurs ne pas savoir que le journal avait depuis changé de locaux.
Ses "amis ont décuplé sa potentialité violente"
Concernant les autres cinq hommes dont le Pnat demande un procès pour "association de malfaiteurs", "ses amis ont entretenu, maintenu et décuplé la potentialité violente de (l'assaillant) sous fond de prétendue vengeance contre des personnes désignées comme blasphémateurs", écrit le vice-procureur. Un non-lieu a en revanche été requis pour un septième homme présenté comme l'instigateur des faits par l'assaillant.