Attentat de Nice: "On a gueulé contre tous les politiques et pas seulement contre Manuel Valls"
Depuis vendredi, l'après-Charlie semble un lointain souvenir. A Nice lundi, Manuel Valls, accompagné notamment du président LR de Paca Christian Estrosi et des autorités locales, a été conspué par la foule avant et après la minute de silence en hommage aux victimes des attentats du 14 juillet. Des sifflets que le chef du gouvernement a jugé "indignes" et "peu spontanés". "Quand on chauffe à blanc des militants, des sympathisants, il ne faut pas s'étonner de recueillir de la division et de la haine", a-t-il déclaré à Nice-Matin.
Ce mardi, Bernard, auditeur de RMC, a tenu à donner quelques précisions à ce sujet. Présent ce lundi sur la Promenade des Anglais, il explique "ne plus avoir de voix tellement il a hurlé" la veille. Mais il souligne immédiatement que ces hurlements étaient adressés à "tous les politiques et pas seulement contre Manuel Valls." "On a gueulé contre tous les politiques présents, insiste-t-il dans Bourdin Direct. Ils n'avaient rien à faire là, rien. Les 'Casse-toi' et autres 'Va-t'en' étaient contre tous".
"C'est de la récupération politique"
"Dans la foule, il y a eu un incident que personne n'a relevé: l'arrivée du Front national, témoigne encore Bernard. J'étais à côté d'eux. Il y avait Marion Maréchal-Le Pen, Olivier Bettati et Philippe Vardon (tous les deux conseillers régionaux Paca, ndlr) et leur seule préoccupation était d'aller sur l'estrade, sur le devant de la scène pour qu'on les voie. Ça nous a outré". S'il reconnaît qu'en tant que Niçois, "Vardon et Bettati avaient bien leur place", il estime qu'"ils n'avaient pas à mettre leur écharpe d'élu": "C'est de la récupération politique". "Tous les politiques interviewés en ce moment, qu'ils s'en aillent, assène encore Bernard. Ils sont incompétents".
Et de revenir sur les moments difficiles traversés ces derniers jours. "On pleure depuis quatre jours, on ne sait plus où l'on est. Le soir de l'attentat, j'étais devant le Palais de la Méditerranée, à l'intérieur les gens nous ont mis en sécurité. On ne les remerciera jamais assez, témoigne-t-il, très ému, presque au bord des larmes. A ce moment-là, on a pensé à une prise d'otages parce que personne n'est venu nous dire qu'il s'agissait d'un camion fonçant dans la foule… On s'est réfugié à l'étage pensant qu'on allait être pris en otage… Cela a duré une heure, jusqu'à ce que l'on allume la télé et que l'on sache… On n'est pas blessé mais ce qu'on a vu jamais on ne pourra l'oublier".
"Il n'y a eu aucun contrôle"
Bernard poursuit en accusant: "Il n'y a eu aucun contrôle lors de cette manifestation (l'hommage national, ndlr). Certes, il y avait des gens en armes mais il y aurait eu un camion, il refaisait le même carnage et on aurait encore dit 'On ne savait pas, si on avait su'. C'est pour cela que les politiques ont été hués comme ça. On n'est pas d'accord avec ça".
Alors que trois personnes ont été interpellées dimanche à Nice dans le cadre de l'enquête sur l'attaque meurtrière au camion perpétrée jeudi soir sur la Promenade des Anglais, portant à sept le nombre de personnes arrêtées, Bernard a, là encore, souhaité apporter quelques précisions. "L'une des personnes interpellées est ma locataire. J'ai été convoqué par la police et ils m'ont dit qu'il avait été pris par hasard, qu'il s'agissait d'un homonyme". Et dans un cri du cœur de demander à ce que "l'on arrête de diffuser les images de l'appartement": "Ils vont se prendre un cocktail Molotov alors qu'ils n'y sont pour rien !"