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"Avec la crise du Covid-19, on a assisté à un plan de relance de la délinquance", assure Eric Ciotti qui réclame plus de places de prison

Eric Ciotti juge encourageante les promesses de Jean Castex aux forces de l'ordre concernant les actions violentes à leur encontre. Mais il déplore également une politique trop molle de la majorité à l'égard de l'insécurité et appelle à ouvrir des places de prison dans "des préfabriqués".

Après le meurtre par balle d'un policier à Avignon mercredi 5 mai, Matignon passe à l'action. Lundi, le Premier ministre Jean Castex a promis des peines plus lourdes pour les agresseurs de policiers. Ainsi, la peine de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre un policier ou un gendarme sera portée à trente ans. Les possibilités de réduction des peines seront strictement limitées pour les agresseurs de membres des forces de l'ordre. Les violences envers les forces de l’ordre deviendront des délits spécifiques, et enfin, les refus d’obtempérer, souvent responsables de meurtres ou de blessures graves seront également punis plus sévèrement.

"Cela va dans le bon sens. Mais ces mesures ne seront pas appliquées parce que nous sommes encore dans le cadre de l'examen de la loi de sécurité globale, cadre dans lequel le gouvernement a refusé certaines des mesures proposées aujourd'hui", déplore ce mardi sur RMC Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes. "Ces lois ne seront pas mises en place pendant ce quinquennat. On a un temps de retard qui ne nous permettra pas de répondre à la colère des policiers", estime l'élu.

"J'appelle à une réforme constitutionnelle par référendum le jour des législatives de 2022"

Et pour répondre au défi sécuritaire, Eric Ciotti assure que s'il en avait le pouvoir, il créerait immédiatement 5000 places de prison grâce à "des préfabriqués placés dans les cours des prisons". Selon lui, le déficit de place de prison ne permet pas d'exécuter les peines prononcées. Et au pouvoir, Eric Ciotti mettrait en vigueur une augmentation des places dans les centre de rétention ainsi que l'expulsion automatique et immédiate des délinquants étrangers:

"Ils occupent aujourd'hui un quart des places de prison, la moitié des faits de délinquance et de criminalité à Paris relèvent d'étrangers et notamment de mineurs. Il y a un lien très direct entre la délinquance et l'immigration que l'on refuse de voir", assure-t-il.

Et alors que les tensions sont fortes entre policiers et délinquants dans les quartiers défavorisés comme à Fréjus dans la nuit de dimanche à lundi, Eric Ciotti estime que cette tension est due à la libération de nombreux prisonniers pendant la première vague de Covid-19: "Avec la crise du Covid-19 on a assisté à un plan de relance de la délinquance en libérant 13.000 détenus. En mars 2020 il y avait 72.000 détenus en France, on est tombé à 59.000. Ces personnes sont retournées dans les quartiers et ont déstabilisé le marché de la drogue. C'est pour ça qu'il y a un phénomène de violence", est-il persuadé, appelant à une réforme constitutionnelle.

"Quelqu'un condamné à six mois de prison ferme ne fera pas un seul jour. J'appelle à une réforme constitutionnelle par référendum le jour des législatives de 2022. C'est aux Français de décider, quelle politique de sécurité, quelle politique pénale et quelle politique migratoire ils veulent!", plaide-t-il.

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G.D.