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Ballots de cocaïne échoués: "Je n'exclus pas que l'on en retrouve d'autres", prévient le procureur en charge de l'enquête

Des ballots de cocaïne continuent de s'échouer sur la façade Atlantique, de la Bretagne au Pays Basque. Depuis mi-octobre, 1010 kilos ont été retrouvés par les autorités.

La barre symbolique de la tonne a été franchie. Depuis mi-octobre, les forces de l'ordre ont récupéré 1010 kilos de cocaïne, échoués sur les plages de la façade Atlantique, de la Bretagne au Pays Basque. La drogue, dont on ignore toujours l'origine, s'échoue sur les plages empaquetée dans des ballots de la taille d'une boîte de chaussures. Mardi, c’est dans la poubelle d’une plage, que des policiers ont retrouvé 5 kilos de cocaïne à Camaret-sur-Mer à la pointe de la Bretagne.

"On a l’habitude de ce type de trafic. La cocaïne est produite dans les pays andins et transitent par voie aérienne ou maritime. Ici on est donc sûr de la voie maritime, les trafiquants utilisant des cargos et des voiliers pour l’amener jusqu’en en Europe", explique ce mercredi matin sur RMC Philippe Astruc, le procureur de la République de Rennes en charge de l'affaire.

"Je n’exclus pas que l’on en trouve d’autres", ajoute le magistrat, alors que des moyens d'enquête conséquents ont été déployés. Trois services sont saisis et des contacts ont même été établis avec les services anti-drogue américains qui ont eux aussi retrouvé des stupéfiants sur les côtes de Floride.

"Il y a un risque d'overdose très important"

Philippe Astruc rappelle également qu'en cas de découverte de ballots de cocaïne sur la plage, les promeneurs doivent absolument prévenir les autorités au plus vite. La détention d'une telle quantité "est passible de 10 ans de prison", prévient-il, alors qu'un adolescent de de 17 ans a été arrêté lundi à Lacanau (Gironde), en possession de 5 kilos retrouvés sur la plage.

"Je souhaite également interpeller sur le danger sanitaire de ce produit. C’est un produit qui n’est pas du tout anodin c’est du chlorhydrate de cocaïne, quelque chose de très proche de la cocaïne base et qui ne doit pas être consommé dans cet état-là sinon il y a un risque d’overdose très important", met en garde le procureur de la République.

En attendant la fin de la "marée blanche", la surveillance du littoral est renforcée. L'origine exacte du phénomène est toujours inconnue mais les autorités pensent qu'il pourrait s'agir d'un délestage en pleine mer d'un bateau de trafiquants, en raison d'une avarie ou d'une tempête.

Maxime Brandstaetter et Guillaume Dussourt