"C'est un rassemblement du peuple pour sa police": les policiers appellent à un manifestation citoyenne mercredi pour protester contre les violences

De nombreux policiers venus de toute la France appellent à manifester mercredi à Paris contre les violences qu'ils subissent.

Mercredi de 13h à 15h, plusieurs milliers de policiers venus de toute la France et de tous syndicats vont se rassembler pour exprimer leur colère et demander une plus grande sévérité à l'encontre de ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre. À l'occasion, ils appellent aussi les citoyens à venir les soutenir.

Certains vont se lever tôt pour prendre le TGV, car des policiers de tout le territoire entendent se rendre à Paris. Et dans le sud, Bruno Bartocetti du syndicat SGP police a dû réserver des places pour les collègues d’Eric Masson, le policier tué par balles à Avignon le 5 mai dernier: "Une grande majorité de policiers qui vont se déplacer de la zone sud sont d'Avignon et connaissaient Eric. C'est le cœur d'Eric qui va battre au milieu de cette marche citoyenne".

Une adhésion qui surprend ce représentant syndical qui ne pourra même pas payer le train à tout le monde: "La seul difficulté qu'on rencontre finalement c'est la ligne budgétaire qui peut nous permettre de rassembler les milliers de policiers qui auraient aimé nous rejoindre".

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"Des déclarations d’amour on en a plein, surtout en période électorale, des preuves d’amour on en a moins"

Même son de cloche du côté de Matthieu Valet du Syndicat indépendant des commissaires de la police: "En 16 ans de police, c'est la première fois que l'on a un rassemblement citoyen qui concerne tout le monde. C'est un rassemblement du peuple pour sa police et surtout pour notre collègue Eric Masson. On ne veut plus continuer à dénombrer les blessés et les morts".

"C'est un rassemblement citoyen pour (…) pousser un cri d’alerte sur la dégradation de la situation sécuritaire en France", assure de son côté Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie Officiers. Un rassemblement citoyen auquel doit assister Gérald Darmanin le ministre de l'Intérieur: "Il vient saluer le peuple policier, nous ne lui offrons pas de tribune", ajoute le syndicaliste qui assure qu'il n'y aura pas de piédestal. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti pourrait même accompagner le ministre de l'Intérieur: "Des déclarations d’amour on en a plein, surtout en période électorale, des preuves d’amour on en a moins", déplore Patrice Ribeiro.

Mercredi il y aura le temps de l'hommage mais aussi celui des revendications. Les policiers demandent toujours plus de fermeté à l'égard des agresseurs des forces de l'ordre: "C’est devenu légion de tendre des guets-apens, très souvent pour les pompiers aussi", s'inquiète Patrice Ribeiro qui assure qu'on utilise notamment "de plus en plus d'acide", à l'encontre des policiers. "On a de plus en plus des choses faites pour blesser, mutiler ou tuer les policiers", ajoute-t-il. La famille d’Eric Masson, elle, a décliné l’invitation des syndicats, par souci de discrétion.

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Maxime Brandstaetter (avec G.D.)