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Police-Justice

"C'est une journée de deuil": l'émotion des agents pénitentiaires après la mort de deux collègues

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C'est toute une profession qui se réveille sonnée ce mercredi matin après l'attaque du fourgon sur l'A13, dans l'Eure, la veille. Deux agents pénitentiaires ont été tués et trois autres gravement blessés. Du jamais-vu en plus de 30 ans.

Tués alors qu'ils faisaient leur métier. Deux agents de l'administration pénitentiaire sont morts ce mardi au niveau du péage d'Incarville, dans l'Eure, dans l'attaque d'un convoi qui devait mener un détenu au tribunal de Rouen. Trois autres agents ont été gravement blessés.

Le détenu, Mohamed Amra, est toujours en fuite. Mardi, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s'est rendu au centre pénitentiaire de Caen, où travaillaient les agents qui ont perdu la vie dans l'attaque, pour rencontrer leurs collègues et leurs familles. Ils étaient membres d'une unité spécialisée dans le transfert de détenus, dans l'escorte de convoi. Le garde des Sceaux, dans un message adressé à tous les agents du ministère, a aussi demandé à ce qu’une minute de silence soit respectée ce mercredi à 11h dans tous les tribunaux et prisons de France ainsi que l’ensemble des établissements du ministère de la Justice.

Derrière les grilles de la prison de Caen, les collègues des victimes se recueillaient ce mardi. Damien Luce, surveillant pénitentiaire à Cherbourg et secrétaire régional FO Justice, a pu s'entretenir avec eux.

“C’est toute une profession qui est impactée. On est sous le choc, on est triste parce que la pénitentiaire, c’est quand même une petite famille. Le nombre de collègues que j’ai eu en pleurs au téléphone aujourd’hui, c’est vraiment une journée de deuil”, indique-t-il.

Mobilisation devant la prison de Caen

Aucun agent n'était mort en service depuis 32 ans, jusqu'à l'attaque de mardi et la mort d'un capitaine de 52 ans, père de deux jumeaux de 21 ans, et d'un surveillant de 35 ans, dont la compagne est enceinte de 5 mois.

“Quand vous prenez votre travail le matin, vous espérez rentrer chez vous le soir pour essayer d’être avec votre famille”, confie Emmanuel Chambaud, secrétaire général de l'Ufap-Unsa Justice. Il passe les portes de l'établissement, très ébranlé.

"La tristesse, la colère… Beaucoup sont sans voix à cause du choc et de la barbarie de cet acte”, ajoute-t-il.

Ce mercredi matin, une mobilisation a lieu à la prison de Caen, comme devant de nombreux établissements pénitentiaire français, pour rendre hommage aux victimes, se recueillir et demander des mesures pour que le drame de la veille ne se reproduise pas.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours