"C’est vraiment préjudiciable": face aux vols d'huîtres, les gendarmes au secours des ostréiculteurs

Les huîtres seront les stars des tables ce week-end. C'est à cette période que les Français en consomment le plus. Une saison cruciale pour les ostréiculteurs, qui font la majorité de leur chiffre d'affaires. Et c'est aussi en ce moment, juste avant Noël, que le risque de vol est le plus important.
Alors, sur le bassin d'Arcachon, les huîtres sont sous surveillance particulière. Les gendarmes ont déployé les grands moyens. Cyril Lafont, ostréiculteur sur le bassin depuis 35 ans, a l'angoisse de se faire voler.
"On le craint tous. J’en ai eu un peu l’année dernière, une vingtaine de poches. Ça fait 1000 euros donc ce n’est pas rien, mais bon, il y a des collègues pour lesquels c’est à coup de tonnes, donc c’est vraiment préjudiciable, surtout au moment des fêtes”, indique-t-il.
Mais il souligne que depuis plusieurs saisons, les vols sont moins nombreux grâce notamment à la surveillance de la gendarmerie.
Un drone pour suivre les bateaux
A la tombée de la nuit, à marée basse, le vrombissement du drone thermique de la gendarmerie s’ajoute au bruit du vent. Aux commandes de l'engin, 50 mètres en-dessous, Laurent Chevalier, de la section aérienne de Bordeaux. Il cherche les bateaux de sortie sur le bassin pour repérer d’éventuels malfrats. "Pour l’instant, c’est le calme plat", note-t-il.
Avec Jérôme Goussard, commandant de la brigade nautique, ils s'appuient sur la caméra thermique du drone pour traquer et identifier toutes les embarcations ostréicoles. Soudain, ils distinguent un bateau, chargé d’huîtres. Il s’approche lentement. A son bord, un seul pilote. “On voit un plate ostréicole qui revient vers le port d’Arcachon. L’objectif, ça va être de l’identifier pour qu’on puisse faire des vérifications. La nuit, les parcs sont désertés et c’est toujours propice à des vols”, indique Jérôme Goussard.
Le contrôle se poursuit donc en bateau. Sur le bassin d’Arcachon, la nuit est tombée, et il y a de la houle. On ne voit pas grand-chose par les hublots. Soudain, une embarcation à fond plat surgit. Une drôle d’heure pour récolter les huîtres. Les gendarmes réagissent rapidement et contrôlent le bateau. Finalement, c’était bien un producteur du bassin, qui travaillait tard, pour rentrer sa production à l’approche de Noël.
"On vient de faire un contrôle, on connaît cet ostréiculteur qui a travaillé. Donc on va éventuellement lui poser d’autres questions, mais en tout cas, il n’a pas vu d’autres ostréiculteurs sur les parcs”, confie Jérôme Goussard.
Après quelques minutes de patrouille supplémentaire entre les parcs, les gendarmes sont satisfaits: il n’y a pas de voleurs ce soir-là. Après un dernier tour, retour au bercail. Les patrouilles continuent jusqu’au 1er janvier.