"Ça nous fait mal": forte émotion à Roubaix après la mort de trois jeunes policiers

Au lendemain de l'accident ayant provoqué la mort de quatre personnes, dont trois policiers, sur l'autoroute au niveau de Villeneuve-d'Ascq (Nord), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est attendu sur place ce lundi aux alentours de 11h. Il doit échanger avec les effectifs du commissariat où travaillaient les trois jeunes policiers morts dimanche matin.
Ces deux hommes (Paul, Steven) et cette femme (Manon), âgés de 24 à 25 ans, ont perdu la vie dans une violente collision entre leur véhicule de police et une voiture qui, selon les premiers éléments de l'enquête, roulait à contre-sens dans la métropole lilloise (au niveau de Villeneuve-d'Ascq).
Le pronostic vital de l'adolescente n'est plus engagé
Le drame s'est déroulé tôt dans la matinée de dimanche. Aux alentours de 7 heures du matin, les trois agents de police du commissariat de Roubaix embarquent dans leur véhicule pour amener une victime potentielle de 16 ans à l’hôpital.
Quelques minutes plus tard, alors que le véhicule de police prend une bretelle d’insertion pour entrer sur une départementale, il percute de plein fouet un autre véhicule à contresens avec, à son bord, deux autres personnes, Clément et Gaiten, âgés respectivement de 23 et 24 ans.
Le choc ne laisse aucune chance aux trois policiers ni au conducteur d’en face qui décèdent tous sur le coup, l’adolescente de 16 ans et le passager de l’autre voiture étant quant à eux évacués vers le CHU de Lille en urgence absolue. Le pronostic vital du passager était d'ailleurs toujours engagé dimanche soir, contrairement à celui de la jeune fille de 16 ans.
Une enquête pour homicide et blessures involontaires a été ouverte. Les deux passagers du véhicule qui roulait en contre sens "étaient connus des services de police et de la justice pour des faits de droits communs", selon la direction de la Police nationale.
"On est obligé de se dire que ça aurait pu être nous"
Si les faits doivent encore être éclaircis par l'enquête, le commissariat de Roubaix est sous le choc depuis le drame. Dimanche, des dizaines de riverains sont venus spontanément devant le bâtiment abritant la police nationale, à Roubaix, afin de rendre hommage aux trois jeunes policiers décédés.
Salia et Abdala font partie de ces Roubaisiens venus apporter leur soutien aux collègues de leur fils, lui aussi policier à Roubaix. "Nous, en tant que parents, ça nous inquiète, ça nous interpelle et ça nous fait mal", explique Abdala.
"On est obligé, quelque part, de se dire que ça aurait pu être nous. Et qu'on aurait aimé savoir la présence de parents, pas seulement de parents policiers, mais de tous les citoyens dans leur globalité", poursuit Abdala, le père d'un des collègues des policiers décédés.
Lors de cet hommage, l'ancienne députée roubaisienne de la majorité Catherine Osson a aussi tenu à montrer son soutien auprès des forces de police endeuillées par le décès de ces trois jeunes agents récemment engagés à Roubaix.
"C'était l'une de mes dernières cérémonies à la fin du mandat de l'année dernière. On était heureux d'accueillir des jeunes gens qui démarraient une carrière dans un beau commissariat avec des policiers formidables", a réagi Catherine Osson face aux micros.
Au bord des larmes, l'ex-députée a été prise d'une vive émotion en expliquant les avoir "sûrement croisés", tout en assurant partager "leur chagrin", la voix tremblante de douleur. Une cellule psychologique a été ouverte pour les policiers qui ressentent le besoin de partager leur peine après le drame.
D'autre part, une cagnotte en ligne a été lancée afin de venir en aide aux familles des trois policiers qui ont perdu la vie dans l'accident de dimanche matin.