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"Ça peut faire arrêter les bêtises": les menaces sur les parents de mineurs délinquants efficaces?

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Le ministère de l'Intérieur encourage les préfets à réexaminer les titres de séjour de parents de jeunes délinquants étrangers. Une quarantaine de préfets comptent écrire aux familles concernées dans leurs départements en s'inspirant en fait de l'initiative du préfet du Bas-Rhin qui a écrit cette semaine aux parents des jeunes délinquants qui avaient été interpellés la nuit de la Saint-Sylvestre.

Pour faire baisser la délinquance, le ministère de l'Intérieur encourage les préfets à réexaminer les titres de séjour des parents de jeunes délinquants étrangers. Une démarche qui s'inspire de l'initiative du préfet du Bas-Rhin. Il a envoyé un courrier aux parents des jeunes délinquants, interpellés la nuit de la Saint-Sylvestre pour les rappeler à leurs obligations.

Alors ces courriers du préfet du Bas-Rhin peuvent-ils ramener les fauteurs de troubles à la raison ? RMC a rencontré des jeunes Strasbourgeois, dont certains disent avoir participé aux débordements de la nuit de la St Sylvestre.

Un rappel à l’ordre pour les parents de mineurs délinquants français et une menace d’expulsion pour les parents étrangers. Ceux de Sadi, 15 ans, n’ont pas encore reçu cette lettre du préfet, mais elle pourrait avoir un impact sur lui.

“Ça, c’est chaud, ça, ça peut faire arrêter les bêtises. Ça veut dire qu’on va tous retourner au bled et ça, je ne veux pas”, indique-t-il.

Pour l’instant, les parents étrangers ont été convoqués par le préfet, mais en cas d'absence, leur droit de séjour pourrait être révoqué Révoltant pour Badr et ses amis de la cité. “C’est du racisme à l’état pur. On leur dit, on va vous virer, mais si les parents ne comprennent pas le français? Les gens qui sont nés ici ont le droit à l’erreur, et ceux qui ont galéré à venir ici eux, ils n’ont pas le droit à l’erreur”, assure-t-il.

22 mineurs interpellés le 31 décembre

Lui estime que les parents n'ont rien à voir avec les actes de leurs enfants. “Il faudrait les aider, ne pas les punir. Eux ils n’ont rien fait, ils ont juste laissé leurs enfants s’amuser sans qu’ils ne sachent qu’ils sont allés faire le bordel dans le quartier”, estime-t-il.

Pourtant, dans la loi, les parents sont bien responsables des actes de leurs enfants mineurs. Et c’est un levier, explique Emmanuel Georg, secrétaire départemental Un1té.

“Sensibiliser les parents sur leur responsabilité et dire si votre enfant fait des bêtises, il va falloir payer et assurer. En France, on a des droits, mais on a aussi des devoirs de respecter le bien d’autrui, de respecter la loi. Et ça quelle que soit la nationalité”, appuie-t-il.

Le 31 décembre, sur la cinquantaine de personnes interpellées pour des violences urbaines à Strasbourg 22 étaient mineures.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours