"Ça prend aux tripes": avant l'hommage d'Emmanuel Macron, Roubaix se prépare à une vive émotion

Emmanuel Macron est attendu ce jeudi matin à 11h à Roubaix pour rendre hommage aux trois policiers tués dimanche 21 mai, à hauteur de Villeneuve-d'Ascq (Nord). Ils ont été percutés par un jeune automobiliste qui roulait à contre-sens, sous l'emprise de l'alcool et qui avait reçu un dépistage positif au cannabis.
Emmanuel et Brigitte Macron vont notamment rencontrer les familles et les collègues des victimes avant une prise de parole du chef de l’Etat, dans la cour de l'École nationale de police de Roubaix.
À l'approche de cet hommage, toute la ville se prépare à un moment difficile et lourd en émotions. Sur place, à la sortie de l'école de police, ne sortent que des visages fermés, des mâchoires serrées. Philippe, un employé travaillant dans les cuisines de l'établissement, pousse un soupir.
"C'est une ambiance très pesante", explique-t-il. Il raconte avoir observé les répétitions, lorsqu'ils "ont fait des essais avec les cercueils vides pour marcher au pas, puis (quand) ils ont marché au pas avec la musique mortuaire". L'employé de l'école le reconnaît sans détour, ce moment le "prend aux tripes".
"Ça fait bizarre de nettoyer à côté des cercueils, même si on sait qu'ils sont vides… pour l'instant", raconte avec chagrin Philippe, un employé de l'École de police de Roubaix.
Philippe raconte se souvenir du sourire de Manon, l’une des victimes de l'accident de la route. Il se fera donc un devoir d’être là, pendant l’hommage. "C'est une marque de respect, et c'est nécessaire, parce que je pense que la police nationale a besoin de se sentir soutenue", estime-t-il, avant d'ajouter que l'on "ne peut pas rester insensible à ce genre de drames".
"Comme si c'était mon garçon"
Un deuil difficile commence aussi pour certains riverains, qui se recueilleront devant les grands murs de briques de l’école. "On va les regarder partir, puis prier en même temps", assure Jacqueline, quelques sanglots dans la parole.
Cette Roubaisienne et son mari habitent en face de l'École de police depuis des années. "Ça nous fait un petit choc, comme si c'était mon garçon qui s'en était allé", se lamente-t-elle.
D’autres, toutefois, ne pourront pas accéder à la zone. "Je n'y serai pas, mais j'aimerais bien pour leur dire merci. On sait que leur boulot est très difficile, et il faut qu'ils continuent malgré tout", dit cette mère de famille venue déposer un dessin de ses enfants devant le mur du commissariat où étaient employés les trois agents de police.