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Police-Justice

"Ça tire un peu": les forces de l'ordre commencent à fatiguer face aux nombreuses manifestations

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Depuis plusieurs semaines, les forces de l'ordre sont hyper sollicitées face aux nombreux mouvements de contestation. Déjà confrontés aux manifestations à répétition des opposants à la réforme des retraites, les membres des forces de l'ordre ont également dû faire face à une mobilisation violente ce week-end à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Pour certains, la fatigue se fait sentir.

Les opérations de maintien de l’ordre se multiplient ces dernières semaines pour les forces de l’ordre. Ce week-end, 47 blessés ont été décomptés chez les gendarmes, dont deux graves, dans les Deux-Sèvres en marge d'un rassemblement anti-bassines. Et des dizaines d'autres ces derniers jours dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites. Des forces de l'ordre qui seront à nouveau sur le terrain ce mardi, déployées dans le cadre de la 10e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Après neuf journées de mobilisation contre la réforme des retraites, et ce week-end très compliqué à Sainte-Soline, la fatigue commence à se faire sentir chez les forces de l'ordre.

“Ça tire un peu. On a certaines compagnies de CRS qui font énormément d’heures. Par exemple, la semaine dernière, on a deux ou trois compagnies qui ont fait plus de 24h de service d'affilée. Il va falloir trouver des adaptations si cela continue à perdurer”, appuie Jean-Paul Nascimento, secrétaire national CRS Unsa Police.

Une radicalisation des mouvements de contestation?

D'autant qu'ils ressentent que la violence monte encore d'un cran. Certains sont inquiets pour les prochaines manifestations, explique Grégory Joron, secrétaire général Unité SGP Police.

“Quand vous voyez le nombre de blessés, c’est quand même inquiétant. Surtout quand vous savez que ça n’a pas tendance à se calmer. Aujourd’hui, à chaque grande mobilisation, on retrouve des images qu’on ne voulait plus voir, qui nous rappellent le mouvement des ‘gilets jaunes’ qui s’était radicalisé pendant un moment. On voit les fonctionnaires de police et de gendarmerie qui commencent effectivement à être un peu fatigués et qui appréhendent l’événement parce qu’ils savent que ça va être dur”, appuie-t-il.

Mardi, le dispositif de maintien de l'ordre devrait être équivalent à la semaine dernière: 5.000 policiers et gendarmes seront déployés, à Paris.

Lucile Pascanet avec Guillaume Descours