Ce colonel de gendarmerie reconnaît des violences policières: "Quand je vois ça, je suis obligé d'aller dans le sens des manifestants"

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Dans une enquête diffusée ce lundi soir sur BFMTV un colonel de gendarmerie commente une vidéo qui avait beaucoup tourné sur les réseaux sociaux. Celle qui montre des manifestants "gilets jaunes" retranchés dans un Burger King, près de la place de l'étoile, passés à tabac par des CRS.
Les yeux plongés dans la vidéo particulièrement violente, le colonel de gendarmerie Michael Di Meo, qui commandait ce jour là les gendarmes mobiles dans la capitale, le reconnaît: "Ce sont des violences policières".
Les CRS matraquent sans distinction les "gilets jaunes" rassemblés dans le fast food. Certains, comme Maxime et Manon, sont littéralement roués de coups, recroquevillés près du comptoir au fond du restaurant.
"Là, on est sur des violences policières"
A côté d'eux, un CRS s'acharne sur un homme allongé au sol. Il reçoit une dizaine de coups de matraque, certains au visage. Des images violentes, commentées par le Colonel de gendarmerie Michael Di Meo qui commandait ce jour là les gendarmes mobiles dans la capitale.
"Quand les manifestants parlent de violences policières et quand je vois ça, je suis obligé d’aller dans leur sens. Il y a des violences policières et là, on est sur des violences policières".
"Les policiers eux-mêmes en ont peut-être assez de taper sur des manifestants"
Pour l'avocat Arié Alimi la parole se libère chez les forces de l'ordre. Signe pour lui qu'ils ont de plus en plus de mal à assumer les violences policières.
"Il y a un moment où les policiers eux-mêmes en ont peut-être assez de taper sur des manifestants et d’avoir des ordres de violences. Peut-être qu’ils font savoir à la hiérarchie, qu’il y a lieu maintenant de reconnaître ces violences".
Ce jour-là, la section de CRS avait enchaîné 11 heures de service, en première ligne des violences sur la place de l'Etoile, avant d'intervenir dans le fast food.