Commémorations du 14 juillet 2016 à Nice: "Deux ans après, je me réveille encore la nuit en hurlant"

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Deux ans après l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, la douleur reste toujours vive pour de nombreuses victimes. Ce samedi, une cérémonie interreligieuse à huis clos a eu lieu à 11h30 à la Villa Masséna. Une cérémonie d'hommage municipal se tiendra ensuite vers 17h20, en présence du premier ministre Édouard Philippe. La soirée se clôturera par un lâcher de ballon et 86 projecteurs seront allumés sur la Promenade des Anglais à 22h34, en mémoire des victimes. L'attentat avait fait 86 morts et 458 blessés. RMC a rencontré des témoins de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice qui tentent de se reconstruire. Le chemin s’annonce encore long pour les victimes.
"J'ai dû avaler tous les antidépresseurs et somnifères possibles"
Il y a deux ans, Magalie et sa fille de 8 ans étaient sur la Promenade des Anglais. Elle raconte son calvaire quotidien. "Je suis suivie par un psychiatre depuis 2 ans. J'ai dû avaler tous les antidépresseurs et somnifères possibles. Je me réveille encore en hurlant et en croyant que les corps sont autour de mon lit. Je ne peux plus aller dans un centre commercial s'il y a du monde et dès que je croise un camion c'est la panique… C'est toujours le même cauchemar". Magalie refuse d'aller aux commémorations. "Je ne peux pas y aller. Peut-être ai-je trop de colère en moi? Vous savez, si je pouvais, je quitterais carrément Nice en juillet – août".
Rosa tente elle aussi de se reconstruire mais pour cette sexagénaire, sortir de chez elle reste une épreuve. Elle vit d’autant plus mal les réflexions des gens. "On nous dit qu'il faut avancer, oublier tout ça. Mais comment on peut? Personne ne sous comprend, à part ceux qui l'ont vécu".
"Une journée supplémentaire en étant bien"
Patrick, 58 ans, reconnait lui aller un peu mieux. Il essaye d’oublier les images choquantes du 14 juillet 2016 et de profiter de chaque instant. "Tôt le matin quand je me lève, je me projette dans la journée de la veille en me disant que j'ai fait une journée supplémentaire, en étant bien, en étant moi-même, en essayant d'être moi-même en tout cas". Patrick a retrouvé de la force en s’investissant pleinement dans l’association Promenade des anges et en apportant de l’aide et de l’écoute aux victimes.