Conditions de détention, fouilles des visiteurs: des syndicats pointent du doigt des dysfonctionnement après l'attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe
Au lendemain de l’agression de deux surveillants pénitentiaires par un détenu radicalisé et sa compagne à la prison de Condé-sur-Sarthe de nombreuses questions se posent sur les conditions de détention des détenus radicalisés. En effet, l’auteur des faits, Michael Chiolo, converti à l’Islam en 2010, et qui purgeait une peine de 30 ans de réclusion criminelle pour arrestation, enlèvement, séquestration suivie de mort et vol avec arme, et un an d'emprisonnement pour apologie publique d'acte de terrorisme, n'était pas détenu dans le quartier pour radicalisés.
Avec sa compagne, ils étaient dans l'unité de vie familiale, un petit appartement pour être isolé. Il avait rencontré sa compagne en prison et ils projetaient de se marier.
"Ce sont des dysfonctionnements qu’on signale depuis maintenant des années. Ce n’est parce qu’on est radicalisé en prison qu’on n'a pas les mêmes droits qu’un détenu lambda. Ils ont le droit aux visites, à la défense, ils ont le droit d’avoir des activités, du travail... Malheureusement on continu de mélanger des détenus radicalisés avec des détenus de droit commun et on ne met pas en avant la sécurité ce qui conduit à ce genre d’attentat terroriste", affirme Yoan Karar, délégué général adjoint du syndicat FO pénitentiaire.
La question de la fouille des visiteurs
Le couple a attaqué les deux surveillants avec un couteau en céramique. Ce qui explique que le portique n’ait pas sonné lors de l’entrée de la compagne qui pourrait avoir apporté le couteau. C’est en effet ce qu’a confirmé la ministre de l’Intérieur, Nicole Belloubet, mardi. Les visiteurs ne peuvent pas être fouillés à l’entrée de ces unités de vie familiale, ils doivent simplement passer dans un portique de sécurité qui détecte les objets métalliques.
"On parle d’armes métalliques, mais la plupart des armes elles sont en céramique, on peut parler aussi de produits stupéfiants, d’explosifs... Et la réalité, c’est que si le portique ne sonne pas il n’y a pas lieu à proposer une fouille", détaille le syndicaliste.
Il explique que les deux surveillants agressés seront marqués à vie par les coups qui leur ont été portés.
"On est en colère, on est dégoûté. On parle de personnes qui ont été défigurées, des blessures au thorax... Il n’y a même pas de mots pour décrire cette situation", poursuit-il.
Le syndicat a lancé ce mercredi un appel à une "journée morte" dans tous les établissements pénitentiaires de France.