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Démission du maire de Saint-Brévin: "Je ne suis pas responsable", se justifie un opposant

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Après la démission du maire de Saint-Brévin, menacé par l'extrême-droite, l'un de ses opposants, figure de proue de la gronde contre le centre d'accueil, réagit sur RMC et ne s'estime pas responsable.

Le maire de Saint-Brévin (Loire-Atlantique) jette l'éponge. Pris pour cible par l'extrême-droite qui lui reprochait l'installation d'un centre d'accueil de migrants sur sa commune, l'élu dont les voitures et la maison ont été incendiées, a annoncé sa démission et même son départ de la commune.

Avant l'incendie de ses deux voitures le 22 mars dernier, Yannick Morez avait été la cible de plusieurs manifestations organisées par des militants d'extrême-droite dans la commune, contre l'installation d'un centre pour demandeur d'asile: "Ma femme et mes trois enfants ne souhaitent plus que je continue", explique-t-il dans le journal Ouest France, dénonçant le manque de soutien de l'Etat.

"Des populations immigrées imposées à la population"

"Je ne suis absolument pas responsable", se défend ce jeudi sur le plateau des "Grandes Gueules" Bernard Germain, porte-parole du collectif "Partout Callac", adhérent Reconquête le parti d'Eric Zemmour, et fer de lance de la lutte contre l'installation du centre d'accueil de Saint-Brévin. "On est confronté à une problématique qui se retrouve partout. Il y a des populations immigrées imposées à la population sur décision des maires. On n’est nullement responsable que quelqu’un a foutu le feu à la voiture du maire (sic)", ajoute-t-il.

"Il voulait installer le centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) contre une école maternelle et une école primaire. Pour rentrer, ils auraient dû emprunter la porte de l’école", justifie Bernard Germain. "L'immigration est imposée à la population et ce n'est pas normal. Les parents d’élèves expliquent que tous les immigrés et les étrangers ne sont pas des gens nuisibles mais qu’il y en a parmi eux", rapporte-t-il avant un parallèle douteux avec un fait divers en Suède.

Les communes seules face à ces dossiers

Seul terrain d'entente entre les deux hommes, l'abandon des communes par l'Etat sur ces dossiers. C'est aussi ce qui est arrivé à Ludo Coste, maire de Chârost une petite commune de 920 habitants dans l'Indre: "J’ai un coup de fil de la préfecture en octobre 2020 pour m'annoncer qu'on allait accueillir un centre de transit", explique-t-il sur RMC et RMC Story.

S'il assure avoir toujours été pour et que tout se passe très bien depuis l'installation du centre, il déplore également l'abandon de l'exécutif: "Au bout de 3 ans, cela se passe très bien, mais on n’a pas été aidé par l’Etat. J’ai eu un coup de fil 15 jours après de la préfecture mais c’est tout", confie l'élu.

De son côté, le désormais ex-maire de Saint-Brévin attend toujours un simple message des autorités. Seul signal politique reçu, mercredi soir après l'annonce de sa démission, plusieurs députés se sont levés dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale pour lui rendre hommage et lui apporter leur soutien. Elisabeth Borne a ensuite réagi mercredi midi: elle juge tout cela "très choquant" et promet de "mieux protéger" les élus. Elle a dans la foulée annoncé proposer au maire démissionnaire de le recevoir.

La rédaction de RMC