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Dix-huit policiers face à la justice: le procès de la BAC Nord de Marseille s'ouvre ce lundi

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Le procès des policiers de la Bac Nord de Marseille s'ouvre ce lundi. Dix-huit membres des forces de l'ordre sont accusés de vol de stupéfiants, de cigarette de contrebande ou d'argent au préjudice de trafiquants.

Neuf ans après les faits, le procès de la Bac nord de Marseille s’ouvre ce matin. Dix-huit policiers vont être jugés pour des faits de vol de stupéfiants, de cigarette de contrebande ou d’argent au préjudice de trafiquants. Des accusations qui reposent sur les témoignages notamment d’autres policiers, d’enregistrements effectués dans les voitures de la Bac et de saisies de stupéfiants réalisées dans les locaux du service. Les policiers concernés eux contestent l’accusation de ripoux, justifiant leurs méthodes non conventionnelles pour pouvoir démanteler des trafics.

Omar Djellil, président de l’association "Présence citoyenne", affirme avoir été longtemps témoin des exactions de la Bac nord avant qu’une enquête ne soit ouverte en 2011:

"C'est comme si ils allaient au supermarché, ils venaient faire leurs courses dans notre quartier. Ils dépouillaient des trafiquants qui ne sont pas des citoyens modèles qui ne se plaignaient pas aux forces de police. A partir de ce moment-là, la difficulté pour moi comme pour les policiers lanceurs d'alerte, c'est qu'on s'est confronté à une omerta".

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De simples manquements à la déontologie tolérés par la hiérarchie ?

Une omerta finalement brisée qui a provoqué par la dissolution de la Bac nord de l’époque… Des faits très exagérés pour maitre Alain Lhote, avocat d’un des policiers jugés qui se défendent d’avoir été des ripoux:

"Quand on regarde ce dossier, on se rend compte qu'il s'agit en réalité de manquements à la déontologie, qui avaient l'air d'être tolérés, connus et encouragés par la hiérarchie, pour lutter contre le trafic et respecter le quota d'affaires. Et à partir de ce moment-là on n'était pas très regardants sur la façon dont la bac Nord fonctionnait", assure-t-il.

Sur les 18 policiers jugés, 7 ont effectué un peu plus de 2 mois de détention provisoire. Parmi ces 7, 3 ont été révoqués mais 4 ont depuis repris du service dans la police. Avec certes des blocages d’avancement, une perte de grade pour l’un d’eux et des mutations dans d’autres départements… Ainsi un ancien de la Bac nord est même devenu aujourd’hui Délégué du syndicat Alliance Police dans le Var. Certains policiers jugés risquent jusqu’à 10 ans de prison.

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Lionel Dian (avec Guillaume Dussourt)